Combattant-terroriste de la même stature, par son courage, méritant avec juste raison le surnom de « Guéroya » (le héros), mais complètement différent de tous les autres organisateurs des guérillas, par son penchant naturel pour les études scientifiques. Mathématicien doué, Vassil Popov aurait pu s’élever au rang de savant si le sort ne l’avait mis sur le chemin qui le conduisit à la montagne — mère nourricière et protectrice des révoltés aux Balkans —.
Né à Lovetch, d’une famille intelligente, Vassil Popov était un lycéen exemplaire. Il termina ses études secondaires brillamment. Mais à ce moment-là, comme il se préparait à continuer ses études supérieures, indigné par les cruautés d’un policier sanguinaire de Pleven, il le tua en plein jour, au centre de la ville, durant l’été de 1923, après le coup d’État. Ainsi, au lieu de se diriger vers l’université, il passa en clandestinité et, avec l’enchaînement des événements, ne revint plus à la vie légale. A partir de ce moment, jusqu’à la fin de sa vie, Vassil « Guérova » participa sans cesse aux activités des guérilleros dans la région de Lovetch et de Troyan, parfois même dans d’autres régions. Ainsi, il prit part avec Ikonomov à l’attaque contre le roi Boris III et aussi, avec Tinko Simov, participa à la punition des juges de Sevlievo, qui fit couler tant d’encre à cette époque trouble et héroïque. Il se réfugia pour quelque temps en Yougoslavie pour guérir d’une blessure, mais, rétabli, il retourna vite en Bulgarie, pour continuer la lutte des guérilleros.
Encerclé par la police et l’armée dans les environs de la ville de Troyan, après une action échouée, il résista héroïquement pendant plusieurs heures et se suicida le 3 avril 1928 [1].