Né en 1895 à Lom-sur-Danube, d’une famille relativement aisée, il adhéra aux idées révolutionnaires, sous l’influence directe des réfugiés du cuirassé Potemkine, dont certains étaient anarchistes. Lors de leur visite à Roussé, où Lozanov est élève au lycée, il fit connaissance de ces marins et s’enthousiasma pour leur lutte.
Ses premières manifestations de libertaire s’exprimèrent dans l’organisation d’une grève de lycéens qui s’étendit dans tout le pays.
Lors de la Première Guerre mondiale, il fut mobilisé et participa aux combats sur le front du sud où il fut fait prisonnier par les Français. Après la démobilisation et son retour, il se dépêcha de rétablir les rapports avec ses camarades Cheïtanov, Getehev et d’autres, la plupart militant en clandestinité, à la suite de leur refus de participer à la guerre. Il demeura un certain temps dans la région de Tirnovo et maintint des rapports avec Maznev. Parti ensuite à Berlin pour faire des études de médecine, il se lia aux anarchistes et anarcho-syndicalistes allemands et participa au Congrès international anarchiste de 1921 et à celui de l’A.I.T. en 1922, comme délégué bulgare, sous le pseudonyme de Kazimir Soudbine.
A cette époque, les libertaires bulgares à l’étranger constituaient l’Union Anarchiste Bulgare (U.A.B.), qui maintint des relations avec le mouvement des autres pays, porta secours aux persécutés et publia un bulletin d’informations. Lozanov était l’un de ses membres les plus actifs, comme correspondant de notre presse et traducteur d’articles de bulgare en allemand et vice-versa.
En Bulgarie, ses traces se perdent pendant la période de la grande terreur d’État. Les camarades le retrouvent par la suite, comme journaliste dans la presse provinciale. Il rejoignit de nouveau le mouvement vers les années 30. Il adhéra à un groupe de Sofia où Alexandre Sapoundjiev, Georges Hadjiev, Pierre Dinev, Kosta Daskalof — une vingtaine de camarades — militaient pour la réunification du mouvement. Il participa a la conférence nationale de Lovetch, organisée par ce même groupe. Après la réorganisation du mouvement à Sofia, Lozanov fut chargé de la direction de la revue mensuelle idéologique Société Libre qui, suspendue par les autorités, après le coup d’État du 19 mai 1934, est remplacée par Monde Nouveau, toujours à sa charge et sa responsabilité. C’est à cette époque que Lozanov publia une très originale brochure sur « le Fascisme ».
Tombé malade de la tuberculose, à la suite d’une vie dure, Lozanov partit à la ville d’eaux de Ladjéné pour se soigner et resta là-bas jusqu’à la fin de sa vie, en travaillant au laboratoire du sanatorium.
L’Union Anarchiste Bulgare en Exil publia à Paris son dernier ouvrage posthume, écrit à Ladjéné, sur la « Condamnation du Culte ».
D’une excellente préparation idéologique comme anarchiste, connaissant de façon fondamentale le marxisme, Lozanov fut l’un des meilleurs publicistes et polémistes du mouvement libertaire bulgare.