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Miguel Almereyda (1883-1917) [04]

samedi 7 novembre 2020, par Victor Méric - Flax (Domaine public)

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Procédons par ordre.

Miguel Almereyda est né à Béziers, en janvier, l’année 1883. Son vrai nom est Eugène Vigo. Il est espagnol par son père, catalan par sa mère et a été élevé à Perpignan. Voilà pour les origines. Détail à noter toute la famille de Vigo était composée de bourgeois, avocats, magistrats, voire même commissaires de police. Son grand-père, du côté paternel, était viguier (gouverneur) dans la République d’Andorre, petit val sis dans les Pyrénées et soumis au protectorat français.

Privé de bonne heure de son père, qui mourut alors qu’il avait quatre ans seulement, Eugène Vigo demeura avec sa mère qui ne tarda pas à se remarier. De ce jour, Miguel n’eut plus de relations avec sa véritable famille. Il a conservé, d’ailleurs, une reconnaissance émue au second époux de sa mère qui fut pour lui un véritable père, plus qu’un père, un ami.

Passons sur les jeunes années. Après de rapides études, Miguel partit sur le trimant Il voyagea longtemps, exerçant divers métiers manuels, s’arrêtant de-ci de-là , familiarisé déjà avec les idées libertaires. A quatorze ans il débarquait à Paris.

A Paris commence son existence de militant anarchiste. Il fréquente les groupes, entre en relation avec des propagandistes. Si bien que vers la dix-septième année il se laisse tomber dans un traquenard policier avec le malheureux Decouée — qui vient, récemment, de se suicider après avoir descendu un flic. En perquisitionnant chez lui, la police découvrit un pétard composé de 23 grammes d’une poudre quelconque. Almereyda fut arrêté par les soins du sieur Fouquet. Ici se place un incident qui dépeint bien le caractère d’Almereyda. Comme le policier, peu certain de la culpabilité de l’accusé, lui présentait divers pétards tout aussi inoffensifs les uns que les autres, lui demandant s’il les reconnaissait, Miguel n’avait qu’à nier. Il ne crut pas devoir le faire. Quand son « pétard » passa devant ses yeux, il reconnu l’avoir fabriqué. Cet excès de sincérité lui valut une année de prison qu’il fit à la Petite Roquette, année de tortures morales et physiques qui le laissèrent déprimé, abattu, quand il en sortit, à dix-sept ans.


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