Dans le train-train des événements, des hommes surgissent, des notoriétés s’éveillent, dont quelques-unes s’évanouissent tôt, dont les autres s’affirment de plus en plus. Hier, inconnues ou ignorées, des figures apparaissent sur l’écran de l’actualité. C’est notre rôle, ici, de saisir ces physionomies et de les fixer hâtivement.
Notre ami Miguel Almereyda est une de ces physionomies que les derniers événements ont mise soudainement en relief ; un de ces hommes surgis tout à coup et qui, avec le temps, sauront se placer au premier plan.
Il nous est aisé et il nous est agréable de biographier, dans ce journal, ce jeune militant dont le passé, déjà, est surchargé d’incidents, dont la carrière de propagandiste est déjà longue et remplie.
Depuis une douzaine d’années que nous bataillons à ses côtés, que nous le suivons, pour ainsi dire, pas à pas, dans les mêmes luttes, parmi les mêmes heurts, nous avons pu apprendre à le connaître, à l’aimer ; nous avons pu observer son évolution intellectuelle, comprendre ses espoirs, partager ses enthousiasmes.
Peut-être songera-t-on que cette situation de camarade et d’ami nous interdisait précisément de tenter une biographie fatalement exempte de critique et de rosserie peut-être Almereyda lui-même ne nous saura-t-il que bien faiblement gré de l’avoir ainsi happé au passage pour l’offrir aux lecteurs. Mais les besoins de l’actualité sont là, pressants et inexorables et, au surplus, nous prenons très allègrement nos responsabilités.