Varlin conspirateur - James Guillaume

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Dans ces quelques pages, par lesquelles j’ai tenu à m’associer à l’initiative des camarades désireux de faire revivre, pour la jeune génération, la figure d’Eugène Varlin, je ne parlerai que d’un seul côté de son action.

La première moitié de l’année 1869 fut marquée par de grandes agitations ouvrières et politiques. En Belgique, en avril, des grèves sanglantes à Seraing et à Frameries, l’emprisonnement de Hins, la mort de sa femme, la pauvre Jeanne Brismée (17 mai).

Je vais montrer, en un bref résumé, les traces de cette action collective et de cette entente intime entre les militants français, espagnols, suisses, etc., après le Congrès de Bâle, jusqu’à la guerre et au siège de Paris.

Napoléon III et Émile Ollivier avaient décidé, pour raffermir le régime croulant, d’avoir recours à la mise en scène d’un plébiscite.

Pour la période qui va de la déclaration de guerre (15 juillet 1870) à la fin de la Commune, je donnerai également quelques indications.
La plupart des militants de l’Internationale, en France, étaient sous les verrous ; quelques-uns avaient pu néanmoins se soustraire à l’arrestation : plusieurs Lyonnais s’étaient sauvés en Suisse, et, à Paris, trois ou quatre des condamnés du 5 juillet se cachaient. Puisque la guerre n’avait pu être évitée, malgré les véhémentes protestations du (…)

Varlin était rentré à Paris, les membres de l’Internationale emprisonnés avaient été remis en liberté.

Nous voici arrivés à l’insurrection du 18 mars et la Commune. Je n’ai pas à raconter les événements de ces deux mois : je veux seulement donner une indication qui fera toucher du doigt, une fois de plus, la manière dont fonctionnait, internationalement, l’organisation secrète à laquelle nous appartenions, Varlin et moi.

Une fois la lutte engagée entre Versailles et Paris, l’anxiété devint intense dans toute l’Europe chez ceux dont les sympathies allaient aux révolutionnaires.