Accueil > Editions & Publications > Volonté anarchiste > 16-17 - Histoire du mouvement libertaire en Bulgarie (Esquisse) - G. Balkanski > Mouvement libertaire en Bulgarie : Période de la terreur après le coup (...)

Mouvement libertaire en Bulgarie : Période de la terreur après le coup d’État de 1923

samedi 13 janvier 2024, par Georges Balkanski (CC by-nc-sa)

Ce fut l’époque du plus grand nombre de victimes du mouvement libertaire bulgare, qui commença par le coup d’État de juin 1923 et s’étendit sur quelques années de massacres en masse, pour lesquels, malheureusement, les renseignements sont les plus limités et les plus difficiles à recueillir.

Todor Tchopov

Todor Tchopov (1892-1923)

Grande figure de militant libertaire. Né à Koukouch en Macédoine, en 1892, Tchopov adhéra très jeune au mouvement libertaire et milita avec enthousiasme et assiduité pendant de longues années. Il fut tué par les bandes des autonomistes macédoniens fascisants, en septembre 1923, à Gorna-Djoumaya.

Pierre tombale de l’anarchiste Todor Andonov Chopov, tué lors du soulèvement de septembre 1923, à Gorna Jumaya.

Stefan Ivanov

Ce libertaire appartient à la phalange de nombreux militants qui, mis hors-la-loi et obligés de vivre clandestinement, comme Vassil Ikonomov, les frères Balkhov, Tinko Simov, Vassil Popov. Georges Chr. Popov (qui vit encore en Bulgarie) et d’autres, constituèrent durant les années de la grande terreur déchaînée, après le coup d’État de juin 1923, l’insurrection de septembre, la même année et l’attentat d’avril 1925, des guérilleros importants créant de graves problèmes au régime déstabilisé qui se vit souvent obligé d’employer l’armée dans les combats contre les partisans.

Stefan Ivanov avait mené auparavant une vie légale et normale de propagandiste, de militant calme, dédié à l’œuvre sociale positive et créatrice. Né à Sliven (des précisions sur sa date de naissance nous manquent), il adhéra aux idées et au mouvement libertaires sous l’influence de Georges Cheïtanov, qu’il connut en prison à Sliven. Il milita plusieurs années à Nova-Zagora où il organisa une communauté agricole en compagnie de quelques membres de l’organisation anarchiste locale de cette ville. Par la suite, il réalisa une autre initiative du même genre à Kriva-Kroucha, district de Nova-Zagora, où les paysans se rappellent encore de la communauté viticole créée par l’organisation libertaire de ce village.

A cette époque et dans cette région, les anarchistes, sous l’influence de G. Cheïtanov, devenaient presque pacifistes, vendant leurs armes et investissant leurs moyens dans des initiatives pacifiques qui devaient servir d’exemples pour une vie nouvelle.

C’est à la suite de l’insurrection de septembre 1923 et des répressions qui s’en suivirent que Stefan lvanov constitua la compagnie de guérilleros dans la région de Sliven. Ces guérilleros installèrent, avec l’aide de Cheïtanov, une imprimerie clandestine dans une grotte de la montagne pour assurer la propagande, tout en menant la lutte armée contre la dictature.

Découverte par l’armée, la compagnie soutint des combats acharnés où tombèrent plusieurs militants (Gospodine Gospodinov, ouvrier-imprimeur, de Nova-Zagora, Nicolas Nicolov, de Kriva-Kroucha, et d’autres) et Stefan lvanov lui-même. Le lendemain du dernier combat, sa tête coupée et hissée sur une pique comme aux temps les plus barbares, fut promenée dans les rues de Sliven et exposée sur la place publique pour faire peur à la population sympathisant avec les guérilleros.


Georges Cheïtanov (1896-1925)

Georges Cheïtanov

Parmi tous les militants libertaires objets de ces esquisses biographiques. Georges Cheïtanov, selon l’auteur, est celui qui se serait élevé au niveau de théoricien de l’anarchisme sur le plan international, s’il n’avait pas péri à l’âge où il atteignait sa maturité intellectuelle, avec une culture et une grande richesse d’expériences révolutionnaires. En effet, Cheïtanov avait été marqué du signe du grand talent et même du génie. Né à Yambol, en 1896. il manifesta de très bonne heure, dès les premières années du lycée, des capacités exceptionnelles et variées qui ne passèrent pas inaperçues, non seulement de ses camarades de classe, mais de ses professeurs.

Révolté par nature, il manifesta un caractère inquiet et se lança dans des activités illégales et de grandes aventures révolutionnaires qui ne cessèrent pas jusqu’à à la fin de sa vie clandestine, durant douze ans d’intensité débordante. D’une curiosité extrême et jamais satisfaite, avide de tout voir, de tout connaître et d’accumuler une expérience personnelle dans la connaissance du monde, il devint rapidement un révolutionnaire-pionnier.

Après avoir traversé en long et en large la Bulgarie, connu les chemins et sentiers du Balkan, devenu populaire aux milieux libertaires et bien connu aussi pour ses actions de grand révolté par les autorités, ainsi que dans les cercles intellectuels pour ses capacités exceptionnelles de publiciste et d’orateur, il entreprit un voyage à l’étranger [1].

Georges Cheïtanov

Il traversa les pays du Proche-Orient, arriva en France où il établit des relations avec les libertaires de ce pays et les révolutionnaires de plusieurs autres pays. Il lit beaucoup et, à 20 ans, il possédait déjà de larges connaissances littéraires, historiques et philosophiques. Plus tard, parmi ses amis et admirateurs figurèrent de grands intellectuels, tel le célèbre professeur Assen Zlatarov, le vieil écrivain Anton Strachimirov, le poète Geo Milev, etc. En 1917-1918, à l’âge de 19 ans, il était le premier et l’unique révolutionnaire bulgare qui se rendit clandestinement à Moscou, traversant le Danube et la Roumanie, les tranchées russes, travesti en soldat, l’Ukraine et toute la Russie, en bouillonnement révolutionnaire à cette époque. Il fit connaissance à Moscou du vieux Plékhanov et d’autres marxistes et bolcheviks de grande renommée, qui le chargèrent de la publication en langue bulgare d’un journal révolutionnaire ; il se lia d’amitié fraternelle avec beaucoup de libertaires russes. Mais, se rendant vite compte du rôle de traîtres des bolcheviks, il décida de retourner en Bulgarie avec l’intention de participer aux événements révolutionnaires qui se dessinaient favorablement après la rupture du front et la révolte des soldats.

Traversant au retour l’Ukraine, il tomba entre les mains de l’armée blanche et se sauva de la fusillade par miracle, grâce au hasard et à son ingéniosité qu’il montra plusieurs fois au cours de sa vie mouvementée. Arrivé en bateau, avec succès et sans autres péripéties, à Varna, Cheïtanov retrouva ses camarades, principalement ceux qui continuaient toujours leurs activités dans la clandestinité et lança immédiatement sa célèbre « lettre ouverte » : « Appel aux anarchistes », ainsi qu’un « Manifeste aux révolutionnaires », où il détermina une position anarchiste claire en faveur de la révolution russe.

Ayant participé aux nombreuses actions révolutionnaires et échauffourées avec la police, réussissant deux évasions spectaculaires des prisons, il acquit le prestige de terroriste dangereux, très recherché par la police. Sa vie de révolutionnaire, du commencement à la fin, fut une succession d’exploits. Lors de sa détention à la prison centrale de Sofia, avant sa deuxième évasion, il discuta souvent avec le futur Président du Conseil des ministres, Alexandre Stamboliyski et exerça une forte influence sur sa formation politique, dont il ne se libéra pas entièrement, même lorsqu’il devint un autoritaire véreux, après l’exercice du pouvoir.

Mais son exploit majeur, à notre sens, fut l’incroyable évolution qu’il réalisa du terrorisme extrême d’un jeune révolté, par tempérament et inclination naturelle, à la conception révolutionnaire mûre d’un grand homme public.

Une réestimation des valeurs de notre tactique est indispensable, écrit-il à l’âge de 26 ans dans le journal Anarchiste . Karl Moor de Schiller (personnage principal de la pièce de théâtre Les Brigands de l’écrivain allemand) était une preuve que la pratique de la guérilla ne saurait être une tactique adéquate dans les luttes sociales d’un mouvement comme le nôtre.

Publisciste de grand talent, philosophe, sociologue, poète, orateur, conférencier et fin esthète, sensible à tous les genres d’art, il captait l’intérêt et la sympathie de l’auditoire, des lecteurs et des simples interlocuteurs, à tel point que tous ceux qui l’avaient connu, écouté, lu et fréquenté commençaient à imiter son langage, son style et même sa voix. La trentaine de ses articles de presse laissés en héritage spirituel représentent des joyaux de pensée et un modèle de style original.

D’autre part, en tant que personnalité, il exerçait sur les hommes qui l’approchaient une telle influence (une sorte de magnétisme, dirions-nous) qu’ils imitaient ses gestes (très sobres, d’ailleurs) et l’intonation de sa parole, sa diction.

Comme orateur, il ne se servait pas d’effets oratoires ; c’est la puissance, la clarté et l’originalité de sa pensée, la beauté de ses expressions qui produisaient des effets merveilleux et rendaient éloquents même ses entretiens ordinaires et ses conversations. Il improvisait toujours, mais ses paroles étaient faciles, ondulantes et précises. Et il parlait de la même façon qu’il écrivait : phrases courtes, concises...

L’attentat d’avril 1925 l’a surpris à Gorna-Orehovitsa où il séjournait depuis la deuxième moitié de l’hiver (toujours en clandestinité, bien entendu). La poursuite par des formations policières spécialisées, lancées sur ses traces, n’avait pas réussi à le découvrir et le capturer. Tous les guérilleros de la région se réunirent en compagnie unie où participèrent les frères Balkhov, Jeliu Grozev, le compagnon inséparable de Cheïtanov, Petar Boukourechtliev, etc., etc. Ils durent se disperser vers la fin de mai 1925.

Traversant le Balkan, Cheïtanov se rendit avec sa compagne, Mariola Sirakova, dans la région de Stara-Zagora qu’il connaissait très bien... Mais tout à fait par hasard, ils tombèrent dans une embuscade. N’ayant pas la possibilité, et je dirais même le désir, de résister, ils furent arrêtés. Un certain mystère couvre ce manque de résistance de la part d’un révolutionnaire si expérimenté dans les luttes armées. Il est fort possible que Cheïtanov comptait s’en tirer par ses faux papiers d’identité bien faits. Et en effet, le maire du petit village voisin qui les avait interrogés les laissa partir. Mais à la sortie de la mairie — quelle malchance ! — une institutrice les dénonça.

Identifiés, ils furent amenés d’abord à Nova-Zagora, conduits ensuite à la gare de Belovo, sur la ligne des chemins de fer de Plovdiv à Sofia. Là, ils furent fusillés, en compagnie de douze autres détenus, le 2 juin 1925. Aujourd’hui, le grand révolutionnaire est officiellement reconnu en Bulgarie. Des rues portent son nom et une statue lui est élevée dans sa ville natale de Yambol. Mais cela n’empêche pas les autorités de réprimer ses camarades encore vivants à l’intérieur et en exil, d’envoyer dans les prisons et les camps de concentration ses élèves.

La reconnaissance officielle de Cheïtanov, sa « canonisation », pour ainsi dire, par un régime qui par son caractère politique foncièrement autoritaire et par son essence anti-libertaire, est la négation de l’idéal pour lequel il vécut et se sacrifia, ne saurait confondre le symbole de dévouement, de pureté idéologique, de conséquence et de fidélité pour l’anarchisme révolutionnaire et social, qu’il représentait avec l’échec flagrant et la pourriture morale du régime actuel.


Mariola Sirakova (1904-1925)

Originaire de Kilifarevo, district de Tirnovo, Mariola, la compagne de Cheïtanov, étudiante-actrice, appartenait à une famille aisée, mais elle s’était révoltée de bonne heure contre son milieu social et adhéra très jeune au mouvement libertaire. Après sa mort de martyre, elle laissa en héritage à son frère cadet, militant anarcho-syndicaliste, l’attachement à l’idéal anarchiste pour lequel il paya aussi son tribut en souffrances dans le camp de concentration de Belené, créé par l’ancien régime et élargi par le régime de dictature plus réactionnaire encore, se substituant à la réaction bourgeoise.


Ivan Nicolov (1900-1925)

L’un des tribuns populaires et des polémistes les plus connus de la F.A.C.B. Né à Radomir, en 1900, il travailla dans l’enseignement et, comme orateur, il participait à de nombreux meetings et réunions publiques dans tout le pays.

Pauvre et modeste, portant toujours une capote de soldat, il avait dans ses manches des coupures de journaux qui lui servaient de documents clans ses polémiques, principalement avec les bolcheviks, dont il connaissait bien le fanatisme et le machiavélisme, ainsi que leur dialectique simpliste. Cet aspect extérieur laissait une impression favorable, surtout aux paysans et aux ouvriers et lui attirait de très vives sympathies.

Arrêté lors des répressions massives, après l’attentat dans la cathédrale de Sofia, en avril 1925, il fut brûlé vif au chauffage de la Sûreté Nationale de Sofia.


Ratcho Karanov (1891-1925)

Ratcho Karanov

Né à Kustendil, en 1891, il adhéra de bonne heure aux idées et au mouvement libertaires.

Professeur au lycée de sa ville natale, intellectuel d’envergure. Karanov fut l’un des premiers libertaires en Bulgarie appartenant à la tendance de l’anarchisme organisationnel, social et révolutionnaire.

Brillant orateur et habile organisateur, il devint l’un des militants le plus en vue de la F.A.C.B. participant à sa fondation.

Le manque de renseignements plus détaillés et plus précis, ainsi qu’un portrait [2], nous empêchent, malheureusement, de présenter mieux ce grand militant qui rendit des services très précieux, par ses écrits et par ses activités organisatrices au mouvement libertaire, à la classe ouvrière et à la culture générale de la Bulgarie.

A l’exemple de Cheïtanov, d’Ivan Nicolov, il appartenait, dans les années 1924-1925, au groupe minoritaire du mouvement partisan du « Front Uni » et de la collaboration plus étroite, avec les communistes. Et peut-être ce fait aggravait-il sa situation aux yeux des militaires et des autonomistes macédoniens qui servirent la réaction à cette époque ? C’est pour cela que. dès son arrestation, après l’attentat d’avril, œuvre du « Front Uni », il fut rapidement assassiné, le 29 avril 1925 par les sbires fascistes macédoniens et militaires.


Dimitar Tsonev (« Keusseto ») (1895-1925)

Dimitar Tsonev

Né à Kossarka, district de Drianovo, en 1895, instituteur, poète et chanteur de talent, ami bien-aimé de Cheïtanov, très connu parmi les militants illégaux de la région de Tirnovo. Dimitar Tsonev se réfugia très tôt en Roumanie et ensuite en U.R.S.S. Revenu en Bulgarie, selon des rumeurs non confirmées, à la demande de Cheïtanov, faite auprès de Stanké Dimitrov, leader communiste, réfugié en U.R.S.S., après l’attentat d’avril 1925, ou peut-être sur ordre de la police soviétique, pour se débarrasser des éléments indésirables. Il fut parachuté, en plein et dur hiver, en 1925, près d’Eléna, ville montagneuse très isolée, il ne réussit pas à se mettre en rapport avec ses camarades et périt dans la neige, encerclé et tué par la police.


Mosko Rachev (1904-1925)

Mosko Rachev

Né en 1904 à Liaskovets, district de Gorna-Orehovitsa, un révolté modeste, presque illettré, mais très dévoué aux idées et au mouvement libertaires, ennemi « juré » de la police. Deux anecdotes lui donnent la meilleure caractéristique :

Après l’une de ses nombreuses échauffourées avec la police vers la ville de Roussé. Cheïtanov le rencontra à Gorna-Orehovitsa. Etant sûr que le « héros » de cet incident décrit dans la presse ne pouvait être que Mosko, il lui dit avec son habituelle manière de plaisanter : Mosko, Mosko, comme tu t’y prends, d’ici le jour de la révolution, tu tueras tous les gendarmes !. Et l’autre de lui répondre calmement et le plus sérieusement du monde : Si je te vois en uniforme de gendarme, je te tirerai dessus toi aussi, sans hésitation.

Mosko Rachev, d’autre part, n’avait aucune confiance en le transport par le train et il se déplaçait toujours à pied. Arrivé ainsi une fois à une réunion importante, après un voyage long et fatigant, il s’étendit sur le plancher et s’endormit aussitôt. Au milieu des discussions, Cheïtanov lui donna un coup léger en lui disant, toujours ironiquement : Mosko, nous nous cassons la tête pour résoudre des problèmes importants de la révolution et toi, tu dors tranquillement..

Décidez, décidez, lui répliqua Mosko, de la même façon, n’attendez de moi que l’exécution !

Après la dispersion de la compagnie des guérilleros, l’été de 1925 et pendant les assassinats de nos camarades à Gorna-Orehovitsa, Mosko Rachev décida d’y rester pour venger ou mourir. Il écrivit aux autorités et les prévint de ses intentions. La police, épouvantée, organisa de grandes « battues » à sa recherche pendant des mois. Elle réussit enfin à organiser une embuscade, le 17 septembre 1925, près du village de Béderliy, district de Tirnovo. Mosko fut tué après une résistance acharnée.


Paniu Entchev Dragnev (1902-1925)

Né à Liaskovetz, d’une famille aisée et distinguée. Etudiant, militant sérieux et d’un sens des responsabilités très prononcé.

Sa seule « culpabilité » fut le comportement audacieux lors de l’interrogatoire. Etranglé, uniquement pour cette raison, avec un câble téléphonique dans la cave de la caserne de Tirnovo, le 2 mai 1925.


Kosta Kasandjiev (1901-1925)

Né à Liaskovets. Ouvrier, tué dans la cave de la caserne de Tirnovo, en avril 1925, après des tortures terribles.


Marine Prapinov (1905-1925)

Né à Liaskovets. Ouvrier, tué dans la même caserne de Tirnovo, son cadavre fut jeté dans la rivière Yantra et retrouvé par les paysans de Dolna-Orehovitsa.


Peniu Ivanov Valev (1904-1925)

De Liaskovets. Ouvrier, étranglé, son cadavre fut jeté dans la rivière Yantra.


Christo Roguev (1900-1925)

De Liaskovets. Ouvrier, tué dans les caves de la caserne de Tirnovo.


Dimitar K. Matrov (1903-1925)

De Liaskovets. Ouvrier, tué au même endroit à Tirnovo, après d’horribles tortures, à la même époque, après l’attentat de 1925. Son cadavre fut retrouvé dans la rivière Rossitsa.


Christo Keussev (1904-1925)

De Liskovets, étranglé à Tirnovo et jeté dans la riviere Rossitsa.


Ivan Topalov (1900-1925)

Né a Liziskovets. en 1900. Mécanicien, tué après d’horribles tortures à la caserne de Tirnotvo et son cadavre a été jeté dans la rivière Yantra.


Georges Pargov (1908-1925)

De Liaskovets. Elève du lycée d’études commerciales de Tirnovo. Orphelin de la guerre. Tué près d’un pont sur la rivière Rossitsa dans les environs du village de Ressen.


Dentcho Palazov (1905-1925)

Né à Kilifarevo, en 1905. Pauvre paysan, orphelin de guerre. Arrêté aux champs en pleins travaux. Il fut tué dans la caserne de Tirnovo, le 2 juillet 1925.


Mariu Raïtchev (1902-1925)

Né à Gorna-Orehovitsa. Ouvrier-géomètre, bon propagandiste et militant dévoué. Il fut tué à la caserne de Tirnovo.


Stefan Moutafov (1903-1925)

Gitan, ouvrier instruit, né à Gorna-Orehovitsa. Tué le 15 mai 1925 à la caserne de Tirnovo.


Pour les quelques militants assassinés à la même époque, que nous avons connu, il nous manque des renseignements biographiques précis, ainsi que des portraits [3].


Dimo Petranov (1903-1925)

Né à Gradets, district de Kotel. Poète de grand talent. Selon des témoignages, même des adversaires réactionnaires qui l’ont connu, ce fut un homme de grande envergure intellectuelle. Il participa au mouvement des guérilleros. Trahi par son propre père réactionnaire (que nous avons connu par la suite), il tomba en combattant contre l’armée.


Georges Pouchkarov

De Debelets, district de Tirnovo. Ouvrier et guérillero, tué dans un combat contre l’armée qui l’avait découvert et encerclé dans son village natal, le même jour et dans les mêmes conditions que Georges Popov, le 31 janvier 1935.


Nicolas Vesselinov (1902-1925)

Né à Bobochevo, cordonnier. Tué en combattant contre l’armée, près de la sucrière, à Sofia.


Mikhail Popov Mikhailov (1902-1925)

De Bobochevo. Proche ami du précédent. Etudiant en médecine à Paris. Il fut tué par les bandes macédoniennes fascisantes.


Assen Eftimov Karadjov (1907-1925)

De Kustendil. Tué à la frontière yougoslave en avril 1925.


Assen Konstantinov (« Simbaeto ») (1902-1924)

De Kustendil. Tué dans des combats contre l’armée et la police, le 19 janvier 1924.


Dimitar Panov Stoimenov (1899-1924)

De Kustendil. Ouvrier dans la manufacture de tabac. Ancien rédacteur responsable, un certain temps, de l’hebdomadaire de la F.A.C.B. Pensée Ouvrière. Arrêté, interné et livré par la police aux bandes de tueurs irresponsables, il fut assassiné de façon horrible, près du village de Gramada, district de Gorna-Djoumaya, le 14 octobre 1924.


Georges Dimitrov Starchinski (1904-)

De Kustendil. Ouvrier, empoisonné dans la prison de Kustendil...


Koliu Stavrev Nicolov

De Kutchouk-Seïmen, district de Nova-Zagora. Ouvrier.


Georges Kolev

De Sliven, ouvrier de Briastovo, district de Nova-Zagora.


Eniu Mikhalev (1907-1925)

De Yambol, étudiant, brûlé dans la chaudière de la police à Sofia.


Assen Petrov Pasov

De Radomir, instituteur, tué en juin 1925.


Petar Lingorski

De Troyat, tué en 1925.


La liste est longue, incomplète...


[1La revue mensuelle bulgare Notre Route publia sa biographie complète en bulgare et en français. Voir G. Balkanski Georges Cheitanov, apôtre et martyr, Paris 1964, 236 pages 21 X 27, en bulgare et en français.

[2Le portrait ci-dessus a été trouvé sur le Wikipédia bulgare

[3Nous avons trouvé quelques portraits diffusés sur internet depuis.