En octobre 1954, Le Libertaire reparaît sous un titre que les circonstances nous ont obligé à modifier, car le vieux journal de Sébastien Faure et de Louise Michel, tombé dans des pattes douteuses, est en train d’agoniser. Il sera mensuel et il le restera longtemps. Dans son éditorial signé par la commission de presse, la rédaction « annonce la couleur » : Le Monde libertaire sera le journal de tous les anarchistes
, ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, mais il ouvrira ses colonnes à « des hommes épris de progrès ». L’ambition de la Fédération anarchiste se dévoile nettement dans ce texte. Il s’agit de faire du Monde libertaire un journal qui soit l’héritier du Libertaire classique, journal d’organisation, journal de militants, et des Temps nouveaux de Jean Grave, journal de culture ouvert à tous les esprits libres. Et ce projet va prendre corps. Tant par sa présentation que par sa diversité, ce journal fut une réussite, probablement une des meilleures dont la presse libertaire puisse se réclamer.
En feuilletant la collection, on s’aperçoit qu’aucun de nos journaux ne fut si riche en collaborations prestigieuses. On y relève les noms d’André Breton, d’Albert Camus, de Léo Ferré, de Chavance, d’André Prudhommeaux, d’Alexis Danan, etc. Nous lui avons donné une facture moderne. A Berthier fut attribué un billet, à Bontemps un feuilleton en bas de page. Je fus chargé de la dernière page du journal, la page magazine. Le corps du journal fut constitué par des articles venus de provinces et forcément en retard sur l’actualité. Cette actualité sera traitée en première page par Maurice Laisant, Maurice Fayolle, Maurice Joyeux, ce qui fit dire aux mauvaises langues que le journal était devenu celui des trois Maurice. Vincey en fut l’administrateur, aidé par Devriendt, et, après quelques tâtonnements, Suzy Chevet en devint le maître d’œuvre. Depuis toujours, le journal se faisait à l’imprimerie du Croissant, en face du café où, en 1914, fut assassiné Jean Jaurès. Nous y avions nos habitudes, et les ouvriers, qui étaient tous d’esprit libertaire, considéraient le journal comme le leur, ce qui ne fut pas sans nous poser parfois des problèmes.
Le premier numéro dessine bien ce que sera Le Monde libertaire. A côté d’un article d’Alexandre Hébert, qui rappelle le souvenir de Fernand Pelloutier, on trouve un texte sur les femmes de la vieille militante socialiste Marianne Rauze, un autre d’un jeune écrivain : Georges Arnauld, une chronique du cinéma de Marcel Lapierre et une évocation du vieux Paris d’un autre écrivain : Jacques Younet, avec naturellement toute une série de papiers sur la vie économique et sociale du pays.
Très rapidement, Le Monde libertaire va prendre la place du Libertaire qui est la sienne, et il frisera les 2 000 abonnés avec une vente entre 6 000 et 8 000 exemplaires. Il est vrai qu’il est mensuel, ce qui permet de mesurer le tort que nous a causé la scission !
C’est dans le numéro de novembre 1955 que Le Monde libertaire publiera ce texte important d’Albert Camus : « L’Espagne et le Donquichottisme » dans lequel le grand écrivain écrit : Alors peut-être en ce jour où, selon le mot bouleversant du Quichotte,
.la bêche et la houe s’accorderont avec l’errante chevalerie
, les persécutés et les exilés seront enfin réunis et le songe hagard et fiévreux de la vie transfiguré dans cette réalité dernière que Cervantès et son peuple ont inventée et nous ont léguée pour que nous la défendions inépuisablement, jusqu’à ce que l’histoire et les hommes se décident à la reconnaître et à la saluer
Le journal, qui fait sa manchette sur l’insurrection hongroise, consacre la dernière page de son numéro de décembre 1956 aux arts et à la culture de ce peuple assassiné par le bolchévisme. Une page qui fait honneur à notre journal.
Mais en France, la situation se tend. Le gouvernement Mendès-France est renversé, la guerre d’Algérie va s’intensifier, et Maurice Fayolle va commencer cette brillante série d’articles contre le colonialisme français et contre le nationalisme algérien, ce qui va situer notre journal sur un terrain révolutionnaire intransigeant. Nous serons contre la guerre d’Algérie, pour la paix, mais également contre l’illusion nationaliste qui conduira l’Algérie à changer de maîtres, mais à conserver des maîtres. Et nous serons les seuls. Maurice Fayolle proclame : Nous condamnons la guerre d’Algérie, non parce qu’elle est la guerre d’Algérie, mais parce qu’elle est la guerre. Nous condamnons le massacre du jeune Français et du misérable fellah, criminellement jetés face à face par les bardes pantouflards de Paris et du Caire
.
A propos du coup d’État de De Gaulle, suite logique de l’insurrection du 9 mai 1958, Maurice Laisant écrit : Pour la sauver (la République), pour réduire au silence les Massu et les Salan, il suffirait de proclamer la démobilisation de tous les soldats..., il suffirait de coffrer Soustelle, Lacoste, Max Lejeune et quelques autres : les prisons ont embastillé assez d’innocents pour encabaner quelques authentiques fripouilles
. On ne saurait mieux dire. Mais le plus amusant peut-être, c’est ce titre de Maurice Fayolle, en octobre, alors que de Gaulle vient de prononcer son fameux : je vous ai compris
: « Qui de Gaulle trahira-t-il ? ». De Gaulle trahira tout le monde, ce que seul Le Monde libertaire prédira à cette époque où le citoyen français lui remettait tous les pouvoirs.
Mais la guerre d’Algérie se prolonge et Le Monde libertaire continue sa campagne contre « tous les nationalismes » sans négliger les autres problèmes. Marcel Caballero dénonce en première page les magouilles des syndicats qui tripotent les œuvres sociales chez Renault. C’est en octobre 1960 que F. Gomez Pelaez salue la réunification de la C.N.T. espagnole et trace les perspectives que cet acte ouvre pour la libération d’un peuple dans les fers depuis 1939. C’est à cette époque que je dénonce déjà le « régime des ordonnances ». Nous ne sommes pas les seuls, le Parti socialiste aussi ! Pourquoi tu tousse ?
, disait Fernand Raynaud à peu près à la même époque ! Naturellement, Le Monde libertaire relatera le soir tragique de la révolte des généraux et la part que prendra la Fédération anarchiste au rassemblement de la gauche révolutionnaire.
Dans les années qui vont suivre, les événements vont se précipiter, et à la fin août 1962, Le Monde Libertaire fait sa manchette et consacre sa première page à la grève de la faim de Lecoin, qui finira par arracher le statut des objecteurs de conscience. Puis le journal pose très nettement le problème de Cuba et de Castro qui empoisonne nos milieux. Entre-temps, le journal a fait sa toilette et a habillé sa présentation au goût du jour dans un format à la mode. Les discussions sur ce rajeunissement, qui est celui de la presse française mais qui ne satisfaira pas tout le monde, durent encore ! Cependant, cette nouvelle présentation permettra à l’équipe qui fait le journal de construire dans ses pages centrales des études compactes sur la Révolution russe, la Révolution espagnole, la Commune de Paris, mais aussi sur la littérature, le théâtre, la société et, bien sûr, l’Anarchie, et de dégager la dernière page réservée aux articles doctrinaux.
L’Espagne, où Franco fait garroter des anarchistes ; la France, avec une grève des mineurs où l’un d’entre nous – Emile Menu, délégué mineur – joue un rôle important, font la première page du journal. Mais un autre phénomène va bientôt accaparer les colonnes de la presse.
La guerre d’Algérie a dressé une jeunesse ouvrière et intellectuelle contre les partis politiques. Dans les lycées et les collèges, la fièvre monte. Les jeunes, et en particulier ceux embrigadés dans les organisations de jeunesse. Et nous voyons pointer au nord de l’Europe ce que seront les hyppies, puis les provos qui vont alimenter la révolte de la jeunesse. Certains d’entre eux puisent dans le florilège libertaire un certain nombre d’idées qui leur donnent une couleur anarchiste. Naturellement, ce phénomène n’échappera pas à la rédaction du Monde libertaire, et, à la première page du numéro de mars, nous voyons les jeunes de la Fédération anarchiste au Quartier latin puis, quelque temps plus tard, nous les voyons protéger la permanence des étudiants communistes menacée par les gros durs du Parti. Jean-Louis Gérard signe un texte : « Salut les provos » dans lequel il écrit : En fait, comme les beatniks, les provos ont présenté des candidats aux élections municipales en Hollande. Et non seulement ils ont participé aux élections, mais encore l’un d’eux, Bernard de Vries, a obtenu un siège à Amsterdam
. On voit bien toute la confusion de cette jeunesse qui attrape dans toutes les idéologies qui se présentent à sa portée ce qui lui convient le mieux. Et un peu plus tard, Le Monde libertaire ne manquera pas de dénoncer ce confusionnisme aberrant. Il faut aussi signaler en novembre 1966 une première page superbe consacrée à André Breton qui vient de mourir avec cette carte postale : « André Breton est mort, Aragon est vivant. C’est un double malheur pour la pensée honnête ». Enfin, c’est Daniel Guérin qui traitera pour nous l’affaire Ben Barka : Parmi les services français truffés d’agents marocains et américains (Roger Frey, le premier, est l’ami personnel d’Oufkir comme l’est Antoine Lopez), les uns sont tout simplement aveugles, les autres jouent les aveugles
. Pour ma part, sous le titre : « On a perdu un cardinal », je relaterai l’enlèvement à Rome d’un Monsignore par les jeunes libertaires espagnols.
Mais la situation se tend de plus en plus entre la jeunesse et le monde des adultes. Des politiciens trotskystes, à travers leur journal Socialisme et Barbarie et des intellectuels à la recherche d’un job politique dans leur revue L’Internationale situationniste nous prennent violemment à partie. Dans le numéro de notre journal de janvier 1967, un vieil ami à moi, qui signe « Le Père Peinard », répondra rudement à ces personnages de la comédie politique : Depuis un siècle, notre mouvement a usé bien des groupes de ces intellectuels qui, à vingt ans, descendent (symboliquement) dans la rue, et, à quarante ans, parcourent l’usine (effectivement) le fouet à la main. Il en usera bien d’autres
.
Cette mise au point fera du bruit dans nos milieux et obligera notre journal à s’engager sérieusement dans les années à venir sur le problème de « la révolte des étudiants ». Comme pour l’Algérie, la rédaction du journal traitera ce problème avec un mépris absolu des « modes », jetant sur ces événements un regard objectif, non pas à partir des fantasmes d’une jeunesse turbulente, mais à partir de l’anarchie qui repousse à la fois l’État, la propriété et l’autorité, ce qui fera faire la grimace à certains de ces bas bleus.
Parmi les signatures nouvelles qui maintenant émaillent Le Monde libertaire, on revoit celle d’un vieux militant individualiste, compagnon d’Armand, Ixigrec, dont le texte qui s’étend sur les deux pages du milieu est barré par un titre flamboyant : « L’individualisme, creuset des mondes futurs ».
Mais la situation se tend. La Fédération anarchiste sera à la tête de l’immense manifestation qui, de la gare du Nord, déferlera vers Denfert-Rochereau. Elle va occuper toute une aile de la Sorbonne pendant un mois. Le numéro du Monde libertaire de juin 1968 étant supprimé à cause des grèves, nous sortirons un numéro clandestin où, dans l’éditorial, il est écrit : Mais pas plus que les occupations d’usine, la kermesse de la Sorbonne n’est une fin en soi. Détruire est une négation et l’anarchie est le seul espoir de l’humanité. Il faut détruire l’État et construire le lien fédératif de coordination. Il faut détruire le capitalisme, mais il faut construire la gestion ouvrière...
. Le numéro de juillet, superbement illustré, relate des événements de ces journées colorées. Celui de septembre fait le compte rendu de la réunion internationale de Carrare où fut fondée l’Internationale des Fédérations anarchistes. Numéro précieux par sa présentation et son caractère historique.
C’est dans cette époque exaltante que nous publierons un texte excellent de Ferré : « L’introduction à l’Anarchie ».
Ce journal des années 70 est un journal bien mis en page, illustré de nombreuses photos. Sa parution mensuelle permet de soigner les textes et de se livrer à de nombreuses recherches. Des noms nouveaux sont apparus, ceux de Roland Bosdeveix, de Paul Chauvet, de Paul Chenard, de Paul Mauget, etc. Le Monde libertaire de janvier consacre une première page à l’assassinat de Pinelli par la flicaille italienne.
Toute la presse crie haro sur les anarchistes accusés de terrorisme. Le Monde libertaire organisera alors, avec un camarade italien, une conférence de presse dont le numéro de février 1970 rend compte. Dans mon intervention, je disais : Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’ajouter grand-chose à l’exposé de notre camarade Maurice Laisant. Je voudrais simplement souligner que les renseignements que je possède et qui coulent de source me permettent de dire que Pietro Valpreda a été victime d’une machination policière
. Jugement que l’histoire confirmera !
Toute cette période de l’histoire sociale et politique de notre pays laissera des traces profondes dans le comportement des hommes, et Le Monde libertaire ne pouvait pas ne pas être influencé comme les autres organes de presse par la révolution morale profonde qui s’accomplissait sous ses yeux. Le vocabulaire change, le style aussi ; pas toujours dans un sens positif d’ailleurs. Nous ne faisons pas le meilleur journal de notre histoire. Les articles sont souvent longs et à la fois légers, sans contenir la documentation nécessaire. La mise en page se ressent du laisser-aller général. Période qui sera courte, avec cet à-peu-près des périodes de transition ! Les « héros » des journées de Mai 68 qui commencent à prendre du ventre sont fatigués et l’expression écrite ou orale n’y gagne pas.
Pourtant, en 1971, la rédaction du Monde libertaire sortira un numéro spécial sur la Commune. On y trouve la signature de Maurice Dommanget, de P.-V. Berthier, de Bernard Salmon, de Jeanne Humbert au côté des rédacteurs habituels. Numéro de qualité dont la première page reproduit la proclamation de l’Association internationale des travailleurs, invitant la population à voter pour élire la Commune de Paris. Le bandeau qui boucle la page mérite d’être rappelé : « Notre pays est partout où on vit libre ».
Le calme est revenu. Sous le règne de Giscard d’Estaing, Le Monde libertaire va refaire ses premières pages avec les grands thèmes doctrinaux et, en particulier, l’antimilitarisme. Dans le numéro de janvier 1976, je titre mon article : « Crosse en l’air et rompons les rangs », ce qui naturellement nous met en droite ligne dans le sillage des Libertaire de l’affaire Dreyfus.
Maintenant, nous ne faisons plus de pages centrales, nous faisons des « dossiers ». C’est plus noble et plus dans le vent. Celui que signe Hervé Trinquier dans le journal de janvier, et qui confronte Marx à Proudhon, nous prouve que les jeunes militants fréquentent la littérature anarchiste. D’ailleurs, la même année, le numéro de juillet sur l’anarchie est une réussite. Ce « dossier » contient une excellente étude sur les collectivisations en Espagne d’Augustin Souchy, et dans son article : « Qu’est-ce que l’anarchie ? » Maurice Laisant répond : Un système gestionnaire à structures fédéralistes ayant libéré l’homme économiquement ; une même gestion et un même fédéralisme le libéreraient politiquement par une responsabilité individuelle...
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Ce n’est qu’en 1977 que Le Monde libertaire redevient hebdomadaire, 28 ans après la disparition du Libertaire ! II est des aventures qui coûtent cher, il faut s’en souvenir ! J’écris dans l’éditorial : Voici le premier numéro du Monde libertaire hebdo. Enfin, serions-nous tentés de nous écrier, ce Monde libertaire a une histoire. L’histoire de la patience, de la volonté, de la confiance. Une histoire d’amour
. Un certain nombre de mauvais esprits nous prédiront les pires ennuis et ils se tromperont ! Notre journal est hebdomadaire depuis sept ans. Il a quitté son siège folklorique de la rue Ternaux, où il a abrité sa misère pendant 25 ans, pour s’installer confortablement rue Amelot. Les débuts de l’hebdomadaire furent difficiles et il faudra attendre 1982 pour s’étendre enfin sur douze pages, après avoir fait sa toilette une nouvelle fois pour se présenter dans le peloton de tête de la presse. Dans ses colonnes, des noms disparaissent, d’autres apparaissent qui assureront la relève. Parmi eux : Floréal, Thyde Rosell, Sauvage, Raynaud, Agry, etc. La mort de Franco et la reconstitution de la C.N.T. espagnole feront la première page du Monde libertaire hebdo. Dans le numéro du 16 février 1978, le journal publie une étude remarquable des camarades du groupe Proudhon de Besançon sur Lip. La parution hebdomadaire va permettre de suivre de plus près l’actualité nationale et également l’actualité internationale. Ainsi, Le Monde libertaire consacrera une double page à la réunion de l’Internationale des Fédérations anarchistes à Carrare en Italie.
L’histoire de ces dernières années est parfaitement reflétée par Le Monde libertaire, témoin sans indulgence d’une société qui n’en finit pas de crever. Le journal améliore sans cesse ses moyens d’information et de diffusion. Il sera à l’écoute des affrontements en Afrique du Nord comme au Moyen-Orient où les deux grands impérialismes s’affrontent dans une lutte inexpiable. La Pologne, l’Espagne,la Grèce, autant de sujets qui alimenteront les pages internationales de l’hebdomadaire. Thyde et Colette, dans un dossier que publie le journal sur l’avortement, préciseront : L’avortement libre et gratuit, mot d’ordre facile, passe, sous peine d’être éventé, par une transformation radicale de la société
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Mais pour faire face à tous les problèmes qui le sollicitent, le journal de la Fédération anarchiste doit constamment améliorer sa facture, car chacun a bien conscience qu’il est le meilleur instrument de propagande, d’information et de diffusion du projet anarchiste. C’est la raison pour laquelle il vient une nouvelle fois de se refaire une beauté.
Naturellement, Le Monde libertaire sera toujours ce journal indispensable au militant avec sa page d’annonces, réservée aux groupes, ses placards publicitaires pour la librairie, pour les réunions, pour les informations de l’administration ou des secrétariats de la Fédération anarchiste, ses bouts de textes qui singularisent le journal militant. Mais aujourd’hui, avec ses douze pages qui permettent de donner de l’air aux articles, sa présentation améliorée, la diversité des textes qui s’efforcent de toucher toute la vie politique, artistique et littéraire du pays, avec une Radio libertaire libre, nécessaire complément de l’information parlée à l’information écrite par tous ceux qui veulent vivre dans leur temps, Le Monde libertaire est devenu un journal indispensable à tous ceux qui veulent suivre les évolutions politiques et sociales du pays. Fils naturel du Libertaire de Joseph Déjacque, du Libertaire de Sébastien Faure et de Louise Michel, du Libertaire des avant-guerres et des après-guerres, Le Monde libertaire, dernier rejeton d’une presse anarchiste et révolutionnaire dont les grands moments furent l’affaire Dreyfus, la lutte contre la guerre, la lutte pour l’indépendance syndicale, la lutte pour l’autogestion, la lutte pour la grève gestionnaire, la lutte contre l’État sous toutes ses formes, la lutte pour le fédéralisme, est, comme ses devanciers, à la disposition des hommes qui veulent demeurer libres. Et il le restera !
Directeur-gérant du Monde libertaire