En octobre 1954, Le Libertaire reparaît sous un titre que les circonstances nous ont obligé à modifier, car le vieux journal de Sébastien Faure et de Louise Michel, tombé dans des pattes douteuses, est en train d’agoniser. Il sera mensuel et il le restera longtemps. Dans son éditorial signé par la commission de presse, la rédaction « annonce la couleur » :
, ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, mais il ouvrira ses colonnes à « des hommes épris de progrès ». L’ambition de la Fédération anarchiste se dévoile nettement dans ce texte. Il s’agit de faire du Monde libertaire un journal qui soit l’héritier du Libertaire classique, journal d’organisation, journal de militants, et des Temps nouveaux de Jean Grave, journal de culture ouvert à tous les esprits libres. Et ce projet va prendre corps. Tant par sa présentation que par sa diversité, ce journal fut une réussite, probablement une des meilleures dont la presse libertaire puisse se réclamer.
Accueil > Mots-clés > Anarchistes > Suzy Chevet
Suzy Chevet
Articles
-
« Le Monde libertaire », l’enfant naturel du « Libertaire » (1954-1982)
28 février, par Maurice JoyeuxLe Monde libertaire sera le journal de tous les anarchistes -
Du « Libertaire » au « Monde Libertaire » après la Seconde Guerre mondiale
27 février, par Maurice JoyeuxLe jeudi 21 décembre 1944, Le Libertaire reparaît : quatre pages sous un format réduit, avec ce sous-titre : « Sébastien Faure et Louise Michel : fondateurs ». Il est bi-mensuel et va le rester pendant plus d’une année. Son format est réduit à l’image de la presse de ces temps difficiles. Cependant, même si les caractères du titre sont restés les mêmes, sa présentation est bien différente. Les articles sont courts, le contenu englobe toute l’activité politique, sociale, culturelle de l’époque. C’est, compte-tenu des circonstances, un bon journal. Les hommes et les femmes qui vont l’animer sont mes contemporains. Citons Henri Bouyé, Vincey, Durand, Suzy Chevet, auxquels, sortant de Montluc, je vais bientôt me joindre. Si l’on voulait qualifier ce premier numéro et ceux qui vont suivre, on pourrait dire qu’il s’en dégage un air de puritanisme que l’absence de signatures conforte. Dans ce premier numéro, un éditorial définit bien le projet anarchiste au lendemain de l’Occupation, alors que la guerre n’est pas terminée. On y trouve aussi un article de caractère syndical, un autre sur l’Espagne, un autre encore sur la guerre, et de multiples échos. Sous son vernis moderne, Le Libertaire est reparti d’un bon pied. Il va atteindre rapidement le millier d’abonnés. Il sera tiré à 10 000 exemplaires, dont 5 ou 6 000 vont être vendus (ce qui est sa vitesse de croisière) avant de faire beaucoup mieux par la suite.