Il arriva à Athènes au moment précis de l’insurrection contre Othon. Pendant une semaine, il lutta contre les partisans de la royauté. Il fut de ceux qui prirent d’assaut le palais royal. Il ne tarda pas à être expulsé. Il partit alors pour l’Égypte comme membre d’une expédition scientifique, à la recherche des sources du Nil. Cela, en l’année 1863. L’expédition terminée, Cipriani se rendit à l’isthme de Suez, puis passa à Alexandrie où il se plongea de nouveau dans la politique et les conspirations. Ce fut à Alexandrie qu’il organisa une société secrète pour arracher cette ville à la domination égyptienne. Il voulait faire d’Alexandrie une colonie italienne. Ses efforts furent vains. Il revint en Europe.
En 1865, après s’être signalé par son courage désintéressé durant la terrible épidémie de choléra qui sévit à cette époque, il se jeta dans de nouvelles aventures. La guerre venait d’éclater entre l’Autriche et l’Italie. Cipriani constitua un bataillon de volontaires. Il se battit à Monte-Fuello, à Ludrone, à Condino, à Monte-Dorso dei Monti, à Castello, à Bezzecca. La guerre terminée, le gouvernement italien songea à le récompenser. Il voulut le faire arrêter comme déserteur. Cipriani put s’évader.
Il s’embarqua alors pour la Crète. Là, il fit la connaissance du chevaleresque Gustave Flourens, un des futurs martyrs de la Commune, qui eut une grande influence sur lui. Cipriani se battit encore à Kanea, à Gaidoros, à Santa-Rotneli, à Sphakia. Après quoi, il retourna à Alexandrie où une nouvelle aventure lui était réservée. Il fut, en effet, victime d’un attentat dans lequel il fut blessé grièvement.