En 1895, c’est l’amnistie. Rochefort, puis les anarchistes reviennent en France. A peine revenu, Malato est arrêté. Il s’y attendait d’ailleurs. On voulut bien s’apercevoir, cependant, que fils d’une française, né en France et n’ayant jamais opté pour l’Italie, il était légalement français. On le laissa donc tranquille et il put continuer, à Paris, sa collaboration à l’Intransigeant.
C’est dans ce journal qu’en 1896, il révéla les atrocités de Montjuich et donna le signal d’une campagne fameuse qu’il mena jusqu’au bout, avec l’aide de l’ingénieur Tarrida del Marmol. Cette campagne eut pour résultat de limiter le nombre des victimes. Il n’y eut que 5 fusillés alors qu’on demandait 20 condamnations à mort et 20 forçats qui furent plus tard graciés.
Enfin en 1898, éclata l’affaire Dreyfus. Malato était alors très lié avec Rochefort. Il s’efforça en vain de l’arrêter sur la pente où il glissait. Vieux et crédule, Rochefort [1], mal entouré, fut habilement circonvenu, notamment par un certain Cloutier qu’on n’a pas oublié. Malato jugeant qu’il était impuissant sur l’esprit de Rochefort ne voulut pas s’associer à ce qu’il considérait comme une injustice. Justement des amis l’appelaient en Espagne. Il partit.