A Londres, Malato put vivre en donnant des leçons de français. Il collaborait, en même temps, à diverses revues et devint, sous le pseudonyme de Cosmos, le correspondant de L’Intransigeant.
En 1893, la question du suffrage universel ayant fait éclater une agitation révolutionnaire en Belgique, Malato passa le détroit en compagnie de Malatesta et de Delorme pour joindre le mouvement. Mais, quand ils arrivèrent, tout était fini. L’émeute avait duré deux jours. Alors les trois révolutionnaires se jetèrent dans le Borinage avec une dizaine de camarades. Malheureusement, ils ne purent rien faire, pas plus d’ailleurs que Cipriani qui venait d’arriver. Le parti Ouvrier était là qui prêchait le calme. Les agitateurs durent s’en retourner.
La fin de cette même année vit éclore en Sicile la révolte agraire des Fasci dei Lavoratori et une prise d’armes sur le continent, en Lunigiano, à Massa, à Carare. Mouvement très mal conduit. Sans espoir de succès, mais estimant que des révolutionnaires militants doivent payer de leur personne, Merlino (aujourd’hui socialiste), partit pour le midi et fut arrêté à Naples. Malatesta s’en fut dans la Romagne où il ne put rien faire et réussit à grand peine à échapper à la police. Quant à Malato, il débarqua dans le Nord de l’Italie où, avec l’aide de huit camarades, il fit surtout la guerre aux lignes télégraphiques sans pouvoir entraîner les populations. La petite bande battit finalement en retraite de Bielle sur Turin, par une marche forcée de 86 kilomètres en 24 heures. Les compagnons se séparèrent sans laisser de prisonniers.