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Ricardo Flores Magón : Militant, journaliste et combattant

lundi 31 janvier 2022, par Omar Cortés (CC by-nc-sa)

Article extrait de « Ricardo Flores Magón », revue « Itinéraire - Une vie, une pensée » n° 9-10 (1992) [PDF].

Pendant qu’ils comptaient des dollars, moi je perdais mon temps en comptant des étoiles. Je voulais faire un homme de chaque animal humain ; eux, beaucoup plus pratiques, firent un animal de chaque homme, et eux-mêmes s’érigèrent en bergers du troupeau. Cependant, je préfère être un rêveur plutôt qu’un homme pratique.


De 1912 à 1922, le Parti libéral mexicain et son président, Ricardo Flores Magón, n’occupent plus la place qu’ils avaient acquise durant la première décennie du XXe siècle dans le développement des événements politiques du Mexique. L’immense popularité de Ricardo, obtenue au cours d’une longue lutte, tenace et ardue, qu’il mena contre la dictature porfiriste, déclina lorsque les triomphes militaires madéristes remportés à Ciudad Juarez, État du Chihuahua, obligèrent Porfirio Díaz à prendre la fuite.

L’organisation même du célèbre —à cette époque-là — Parti libéral mexicain souffrit de sérieux revers quand Antonio I. Villarreal, son secrétaire, et Juan Sarabia, son vice-président, renoncèrent à leurs postes pour aller rejoindre les madéristes. Déjà en 1910, le PLM avait perdu un de ses membres les plus intelligents et les plus capables en la personne de Práxedis G. Guerrero [1] ni, ce qui signifie qu’après la scission Villarreal-Sarabia, une profonde décomposition organique le mine. Si à cela, nous ajoutons la défaite de la campagne militaire engagée dans le nord de la péninsule de Basse-Californie, qui ne se termina pas seulement en échec militaire, mais aussi en déroute politique pour le PLM et pour Ricardo Flores Magón, puisque leurs ennemis profitèrent de cette entreprise malheureuse pour les accuser de flibusterie et, à cause de cette campagne, Ricardo fut jugé, accusé de violer les lois de neutralité des États-Unis, et condamné à vingt-trois mois de prison, et si nous relevons que Rafael Romero Palacios, un autre membre du PLM, provoqua un deuxième schisme, il n’est pas difficile d’imaginer la situation dans laquelle se trouvait le PLM en 1912.

Le militant

Durant cette période, Ricardo se déclare partisan de l’anarchisme communiste. Mais avant d’aborder sa militance proprement dite, il nous semble intéressant d’essayer de découvrir sa personnalité, son caractère. Pour ce faire, nous allons reprendre le portrait qu’a tracé de lui un espion de l’Agence Pinkerton, infiltré dans le PLM. Ce rapport date de 1906 mais, comme il est très concluant, nous avons cru bon de l’utiliser pour décrire ce personnage hors pair.

Ricardo Flores Magón :
Taille : cinq pieds et huit pouces [à peu près 1,72 m].
Corps : il est assez gros.
Poids : à peu près 225 livres [112,5 kg].
Yeux : très noirs.
Cheveux : noirs et frisés.
Peau : basanée.
— Est-ce qu’il fume ?
— C’est un grand fumeur de cigarettes.
— Est-ce qu’il parle beaucoup ?
— Il est très réservé, mais il s’exprime avec aisance et d’une façon élégante.
— Il parle anglais ?
— Très peu.
— Quel âge a-t-il ?
— Il fait 44 ans [2].
— Est-ce qu’il est marié ?
— Non.
— Qu’est-ce que vous pouvez dire de plus sur M. Magón ?
— Que c’est un journaliste très intelligent, travailleur, actif ordonné ; qu’il ne s’enivre jamais, qu’il tape très bien à la machine ; qu’il se fait respecter des personnes qui l’entourent ; qu’il a un caractère très résolu et énergique, et que la cause qu’il poursuit le fanatise avec ce fanatisme brutal et dangereux que possèdent les anarchistes
 [3].

A cette description, il convient d’ajouter que Ricardo ne pouvait accepter les critiques et qu’il était totalement réfractaire à toute action tendant à contredire ses desseins.

Bien évidemment, cette dureté est la conséquence inévitable de la lutte politique qu’il commença en 1892, à l’âge de 20 ans. Emprisonné à plusieurs reprises, aussi bien au Mexique qu’aux États-Unis, pourchassé, harcelé, épié sans cesse par des policiers et des mouchards payés par Porfirio Díaz, F. León de la Barra, F. I. Madero, Venustiano Carranza et même par le gouvernement américain ; menacé d’être trahi un jour quelconque par un coreligionnaire soudoyé par ses ennemis ; il devait développer par simple instinct de survie ce caractère si fort qui se révéla très souvent dans ses articles lorsqu’il attaquait implacablement ses ex-camarades : Juan Sarabia devenait alors un Judas ; A. I. Villarreal, un pédé ; R. R. Palacios, un voleur ; J. F. Moncaleano, un violeur de filles et tripoteur d’écolières ; et le groupe Fraternité de Boston, des traîtres gachupines insconscients [4].

Quant à sa conception anarchiste communiste, elle se différenciait de celles de Kropotkine et de Malatesta, pour ne citer que les plus connus, puisque Ricardo voyait dans la révolution mexicaine la manifestation de la lutte des classes. Son anarchisme communiste s’inscrivait dans la tendance organisatrice ; de là l’idée du PLM et de la Junte organisatrice qui, en réalité, était un groupe spécifique dont la fonction principale était d’éviter que l’organisation (le PLM) soit détournée de ses buts anarchistes. Cette conception du rôle du groupe spécifique dans une grande organisation fut positive de 1906 à 1911 mais, en 1912, comme nous l’avons déjà dit, le PLM ne regroupant plus d’autres tendances, l’existence d’un groupe spécifique en son sein ne se justifiait plus. Ainsi au bout de trois années, vers 1915, il devint alors un simple groupe anarchiste dont le but était d’essayer de coordonner les activités de tous les sympathisants.

Comme anarchiste communiste, Ricardo dut faire face à une grave contradiction : l’idéologie qu’il fit sienne niait et combattait la nécessité des chefs, sujet qu’il traita dans de nombreux articles, mais la réalité quant au rôle qu’il joua dans le PLM était bien différente de la théorie et dévoilait sans ambages qu’il était bien à la tête de cette organisation. Fait qui, par ailleurs, ne fut jamais remis en question, mais plutôt accepté naturellement et même approuvé par les militants du PLM, malgré la constante négation de Ricardo qui écrivit : Nous ne nous considérons pas comme vos chefs, au contraire, et nous serions infiniment désolés si en nous vous voyiez des chefs à suivre, et sans lesquels vous n’oseriez rien faire en faveur de la cause [5].

Commentons que cette contradiction s’est présentée à plusieurs reprises dans des circonstances, lieux et dates différents tout au long de l’histoire anarchiste. Nestor Makhno et B. Durruti, pour ne faire mention que des plus connus, en sont la représentation même. La seule différence entre eux était que ce problème n’inquiétait pas outre mesure les premiers, tandis que Ricardo, lui, répétait à longueur de Regeneración qu’il fallait en finir avec les chefs. En fait tout le monde était convaincu qu’il était la tête de l’organisation, sauf lui.

Cette opinion était à ce point généralisée que la police et les autorités considéraient que s’il était arrêté et mis à l’écart, tout le mouvement du PLM s’effondrerait en très peu de temps. Citons le même espion de 1906 et ensuite Jack Mosby (Basse-Californie, 1911) lors du procès de 1912.

— De tout le groupe Regeneración, qui est d’après vous l’homme le plus dangereux ?
— Ricardo Flores Magón, sans aucun doute.
— Pensez-vous qu’il puisse être à la tête d’un mouvement révolutionnaire ?
— Oui, monsieur, je crois qu’il est capable de tout.
— Et, si Ricardo Flores Magón était arrêté et emprisonné pendant plusieurs années, qu’est-ce qui se passerait ?
— Tout ce mouvement alarmiste et agitateur cesserait puisque, lui, Don [6] Ricardo, est l’âme de tout et sans lui les autres ne feraient rien ; je répète, tout se terminerait.
 [7]

Quant à Mosby, il déclara : Cet individu — en signalant l’avocat général — m’a offert, en présence de l’avocat défenseur, Andrews, et en présence aussi de Stewart, le représentant du gouvernement mexicain chargé de poursuivre ces hommes, de me libérer si je déposais contre eux. Il me donna sa parole qu’il tiendrait promesse. De plus, l’avocat général m’a dit : Les autres accusés ne nous intéressent pas, nous voulons les Magón [8].

Remarquons que la fermeté idéologique de Ricardo n’est pas en cause, au contraire cette fidélité inébranlable aux principes adoptés est peut-être à l’origine de son effacement dans le panorama politique de l’époque. Paradoxalement, c’est en fait la raison principale pour laquelle de nombreux secteurs de la population lui rendent hommage aujourd’hui, et lui vouent une admiration sans réserve. Cette intégrité, ce « ne pas se vendre », « ne jamais pactiser », cette « attitude virile et conséquente » est respectée et même louée par des gens qui appartiennent à des partis et à des organisations opposées à l’anarchisme.

Dans une lettre adressée à Nicolas T. Bernal, datée du 6 décembre 1922, Ricardo écrivit : Au palais de justice, on a dit à Me Weinberger que rien ne peut être fait pour intercéder en ma faveur si je ne demande pas pardon. Cela scelle mon destin. Je deviendrai aveugle, je pourrirai et je mourrai entre ces horribles murs qui me séparent du reste du monde, parce que je ne demanderai pas pardon. Je ne le ferai pas ! Durant ces vingt-neuf années de lutte pour la liberté, j’ai tout perdu, même la possibilité de devenir riche et célèbre ; j’ai passé de nombreuses années de ma vie en prison ; j’ai connu la route du vagabond et du paria ; je suis presque mort de faim ; ma vie a été en danger à plusieurs reprises ; je suis en mauvaise santé ; en deux mots, j’ai tout perdu, sauf une chose, une seule chose que je fomente, chéris et conserve avec un zèle fanatique, et cette chose, c’est mon honneur de combattant.
Demander pardon signifierait que je regrette d’avoir osé renverser le capitalisme pour le remplacer par un système basé sur la libre association des travailleurs, pour produire et consommer, et je ne regrette pas cela. J’en suis plutôt orgueilleux. Demander pardon signifierait que j’abdique de mes idéaux anarchistes ; et je ne me rétracte pas, j’affirme. J’affirme que si l’espèce humaine arrive un jour à jouir d’une véritable fraternité, liberté et justice sociale, ce sera à travers l’anarchisme. Ainsi, mon cher Nicolas, je suis condamné à devenir aveugle et à mourir en prison ; mais je préfère cela plutôt que de tourner le dos aux travailleurs, et d’avoir les portes de la prison ouvertes en échange de ma honte. Je ne survivrai pas à cette captivité, car je suis vieux ; mais quand je mourrai, mes amis écriront peut-être sur ma tombe : Ci-gît un rêveur, et mes ennemis : Ci-gît un fou ; mais personne n’osera inscrire : Ci-gît un lâche et un traître à ses idées.
 [9]

Le journaliste

A cette époque, Ricardo Flores Magón centra son activité journalistique dans les pages de l’hebdomadaire Regeneración. Ce journal édité à Los Angeles, État de Californie, tirait en 1912 à 13 000 exemplaires ; tirage qui, au fil des ans, et suite à différents problèmes dont le plus visible, car permanent, était économique, fut peu à peu réduit et même interrompu en 1915, pendant plus de six mois. De 1916 à 1918, il parut très irrégulièrement jusqu’au n° 262 du 6 mars 1918, dont ils tirèrent seulement 3 000 exemplaires et qui fut le dernier de cette époque à paraître puisque Ricardo se retrouva une nouvelle et ultime fois en prison.

Brillant chroniqueur du processus révolutionnaire mexicain, il décrivit les événements de l’époque, en dénonçant dans les colonnes de Regeneración toutes les injustices ; il écrivit aussi des articles théoriques, des histoires courtes, et deux pièces de théâtre [10], ainsi qu’un scénario de film qu’il ne put achever car, d’après Librado Rivera, il y travaillait quand il mourut à la prison de Leavenworth.

Mais, cédons la parole à Blas Lara qui était en étroite relation avec Ricardo et Regeneración de 1914 à 1915 :

Tout au long de l’année 1914 le local du journal se trouvait dans la rue Court, où un petit bourgeois allemand possédait un grand terrain avec des arbres fruitiers et où l’on cultivait des légumes pendant les heures de repos après la préparation du journal. Comme c’était presque en dehors de la ville, le loyer était bon marché, dix dollars. C’était un camarade fermier, Gumersindo Valenzuela, qui s’occupait des cultures maraîchères.
(...) Le 29 octobre 1915, le numéro 206 de Regeneración parut à Ivanhoe Ave., près d’un lac et d’un dépôt d’ordures de Los Angeles, dans une petite ferme de cinq ares et demi de terrain, avec une écurie où fut installée la presse du journal. Autour il y avait quarante arbres fruitiers, des pêchers, des abricotiers, et des pruniers. On cultivait aussi le champ de légumes et on payait un loyer de vingt-cinq dollars seulement par mois. Comme c’était aux abords de la ville, il n’y avait pas d’électricité.
(...) C’était une presse à barillet et le mouvement s’obtenait au moyen d’une manivelle, je l’appelais la première réforme du fils de Gutenberg car, bien qu’on l’ait reçue avec un moteur électrique d’un cheval et demi, pour pouvoir la faire marcher il en fallait un de trois chevaux. On se relayait tous les quarts d’heure à la manivelle. Les caractères n’arrivaient qu’à couvrir deux pages. (...) Avec tout ça, on éditait le journal, mais la Première Guerre mondiale était là, et l’aide des camarades se fit rare...
 [11]

Le combattant Ricardo Flores Magón fut un révolutionnaire. Aucun doute à ce sujet. Mais, les mots « révolution » ou « révolutionnaire » ont tendance à être associés à « lutte armée » ou « bataille militaire ». Cette association d’idées, on la retrouve fréquemment dans les articles de Ricardo. Et pourtant, toute rébellion ou tout soulèvement n’est pas forcément révolutionnaire. Par exemples : en Espagne, la levée franquiste contre la République ; au Mexique, le putsch de la Ciudadela, quand la réaction renversa F. I. Madero, il y eut quelques individus, Gonzalo N. Espinoza, Joaquin Peña et Carlos B. Ortiz, qui publièrent un livre dans lequel ils formulaient l’idée d’une « révolution feliciste » [12]. Dans ce cas précis, les auteurs utilisèrent le mot « révolution » dans le sens de « lutte armée », ou doit-on considérer l’insurrection de Félix Díaz (neveu de Porfirio Díaz, NdR) comme un mouvement révolutionnaire ?

Nous répétons Ricardo était bien un révolutionnaire, non pas à cause de ses articles, de ses discours ou des complots qui encourageaient la lutte armée, ni par son exaltation du chaos, diffuseur de révolution, mais à cause de l’exposition qu’il faisait des buts à atteindre ; à cause aussi de la recherche de solutions aux problèmes sociaux et économiques, en allant directement à la racine ; bref, de par ses énoncés, de par ses analyses parfois anticipatives d’un problème donné. En 1914, il écrivit, prophétisant la situation actuelle du monde agraire mexicain :

Si par erreur ou quelqu’autre raison, le peuple mexicain admet comme solution de ce conflit de quatre années le partage de la terre et sa distribution en lots aux pauvres, bientôt il sera déçu. En conservant le droit de propriété privée ou individuelle, en supposant qu’il y ait suffisamment de terre pour que chaque famille en ait un lopin, chose qui est matériellement impossible, au bout d’un moment, toute ou presque toute la terre serait de nouveau à la merci des accapareurs et des prêteurs de fonds car les défavorisés devront avec le partage demander aux capitalistes de l’argent prêté pour obtenir les outils de travail indispensables, l’abri où se réfugier et les vivres nécessaires pour pouvoir survivre eux et leurs familles jusqu’à ce qu’ils puis-sent faire la première récolte. Ils dépendront donc du riche comme avant, et ce qui, auparavant, leur était volé dans les tiendas de raya [13], ce qui restait entre les mains des patrons, à ce moment-là, tout resterait entre celles des agioteurs et des banquiers, en supposant qu’un gouvernement paternaliste favorise la création de banques agricoles pour le développement de l’agriculture à petite échelle. [14]

Ainsi, parce que Ricardo sut anticiper les conséquences de faits historiques et économiques, le radicalisme de ses concepts suscite actuellement un intérêt beaucoup plus vif que lorsqu’il les exposa il y a presque quatre-vingts ans.

Le révolutionnaire est mort...

Le 30 octobre 1920, deux années avant sa mort, il écrivit dans sa cellule de Leavenworth, Kansas, à Nicolas T. Bernal :

Comme le temps passe rapidement et comme la chance des hommes change, sauf la mienne ! Mes camarades de cette époque-là sont maintenant généraux, gouverneurs, ministres et même quelques-uns furent présidents du Mexique [15]. Ils sont riches, célèbres et puissants, tandis que moi, je suis pauvre, sans gloire, malade, presque aveugle, avec pour tout nom un numéro ; je suis en train de pourrir parmi ce troupeau humain, dont le crime fut d’être si ignare et si stupide pour avoir volé un pain, quand voler des millions est une vertu. Mais, mes anciens camarades sont des hommes pratiques, tandis que moi, je ne suis qu’un rêveur et par conséquent tout est de ma faute.
Eux furent la fourmi et moi la cigale ; pendant qu’ils comptaient des dollars, moi je perdais mon temps en comptant des étoiles. Je voulais faire un homme de chaque animal humain ; eux, beaucoup plus pratiques, firent un animal de chaque homme, et eux-mêmes s’érigèrent en bergers du troupeau. Cependant, je préfère être un rêveur plutôt qu’un homme pratique.

A l’aube du 21 novembre 1922, Ricardo Flores Magón mourait dans la solitude de sa cellule. Enfin, la mort — qu’il appelait la grande libératrice et qu’il se plaisait à imaginer comme une belle jeune fille au visage doux et au sourire amoureux invitant dans sa chambre chaque mortel — s’était souvenu de lui. Ce matin-là, Ricardo fut libre et put désormais se reposer.

« Le révolutionnaire est mort ! Vive la Révolution », fut et est encore le cri unanime des « hommes pratiques », de ceux qui comptaient et comptent encore des dollars ; de ceux qui font de chaque homme, un animal. Le cri unanime des bergers du troupeau d’hier et d’aujourd’hui.

« Le révolutionnaire est mort ! Vive la Révolution ! » Et des quartiers, et des rues dans de nombreuses villes du Mexique, portent une plaque avec son nom.

« Le révolutionnaire est mort ! Vive la Révolution ! » Et les « hommes pratiques » continuent de compter, compter et compter sans cesse des dollars. Jusqu’à quand ?


[2En 1906, il n’a que 34 ans.

[3El Partido Liberal Mexicano (1906-1908), Mexico, Ediciones Antorcha, 1966, pp 262-263.

[4Nom donné aux Espagnols établis au Mexique. Son emploi est toujours péjoratif et méprisant.

[5Ricardo Flores Magón, El Miedo del gobierno (Articules politicos 1912), Mexico. Ediciones Antorcha, p. 129.

[6En espagnol, peut s’employer au lieu de « señor » pour indiquer un profond respect.

[7El Partida Liberal Mexicano (1906-1908), op. cit., p. 272.

[8El Miedo del gobierno, op. cit., p. 164.

[9Ricardo Flores Magón, Epistolario revalucionaria intima, Mexico, Ediciones Antorcha, 1984, pp. 35-36.

[10Quand ces pièces furent mises en scène, Librado Rivera, Enrique Flores Magón, Raul Palma, Lucia Norman et Blas Lara en étaient les acteurs.

[11Blas Lara Casares, La vida que yo vivi, Mexico, sin editor, 1954, pp. 219-220.

[12La Decena Raja, Mexico, sin editor, 1913.

[13Magasin ouvert par le propriétaire de la « hacienda » pour revendre produits et denrées à ses ouvriers agricoles, qui étaient obligés d’acheter. De plus, les dettes étaient héréditaires.

[14Ricardo Flores Magón, Articulas politicos 1914, Mexico, Ediciones Antorcha, 1982, p. 122.

[15Deux exemples d’ex-membres du PLM qui devinrent président de la Convention en 1914 (Eulalio Gutierrez), gouverneur de l’État de Nuevo León et ensuite ministre (A. I. Villarreal).