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Maximilien Luce (1858-1941) [05]

mercredi 28 octobre 2020, par Victor Méric - Flax (Domaine public)

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Il n’y a pas que des paysages aussi âpres dans l’œuvre de Luce. D’autres pages sont moins sombres. On lui doit des vues de la Seine et de la Bièvre, des coins de Paris, bruyants de joie, éclatants de lumière, luisants et s’harmonisant dans le violet. Ici, ce sont de petits jardins échelonnés le long de la Bièvre, d’un vert intense, sous un ciel pâle. Là, c’est Montmartre, en automne, avec un ciel nuageux et épais ; puis la Seine, au Pont-Neuf, en plein jour, avec le quai du Louvre, la Belle-Jardinière, Saint-Germain-l’Auxerrois, la foule, les boutiques, tout un grouillement de vie sous un ciel chargé d’orage. La Seine, encore, le soir, au moment où le soleil s’en va et où s’allument les becs de gaz dans le lointain déjà assombri, avec un ciel d’un vert sombre et violacé. Tout cela étrangement évocateur, l’âme même du vieux Paris, ses souvenirs, son histoire, son peuple immense et laborieux. Car Luce est peut-être le peintre qui a su le mieux noter les aspects changeants, multiples, variés de ce Paris où il est né, où il a vécu, rêvé, peiné, dont il a senti battre le cœur contre son cœur ; ce Paris mystérieux, méconnu, inexploré, qui recèle des paysages de cauchemar, des oasis de douceur et de fraîcheur ; ce Paris qui révèle à celui qui sait l’interroger une formidable et mystérieuse beauté.


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