Comme nous l’avons dit, Laurent Portet maintient Lorenzo à son poste. On peut dire que l’Ecole Moderne survécut tant que Lorenzo eut assez de forces pour être constamment sur place. Mais Lorenzo, vieux et malade, mène une vie surhumaine. En plus de son travail au front de l’Ecole Moderne, il ne cesse d’agir pour ce qui a été le rêve de toute sa vie : la création d’une grande centrale syndicale nationale. L’idée est déjà mûre. Au Congrès de Barcelone, de 1910, la CNT nait. Lorenzo en est le moteur, l’âme et le cerveau. Tous les hommes qui animent l’organisation ont été ses élèves et se sont nourris de son enseignement.

Vie d’Anselmo Lorenzo - Fondateur de la section espagnole de la première Internationale, organisateur et militant de la CNT
« Cette biographie de ce militant espagnol historique fut publiée en feuilleton durant l’année 1962 dans Espoir, à l’époque hebdomadaire de Midi-pyrénées de la CNT francaise.
Outre son intérêt didactique, à travers la vie de Lorenzo, c’est la création de la CNT espagnole qui est racontée, cette brochure permet de se rappeler un mode de propagande tombé dans l’oubli : une histoire racontée en image, avec quelques phrases en-dessous.
Le côté « patriarcal » (au sens strict) peut sembler aujourd’hui outrancier, néanmoins, nous avons décidé de laisser le texte tel quel. Ainsi ce texte a un autre intérêt, qui est de donner un exemple de la vision de l’anarchisme espagnol. » Claude Mariejean
La vie d’Anselmo Lorenzo en Bande dessinée [10] La vie d’Anselmo Lorenzo en Bande dessinée [09] Il continue : « Personne ne discutait. Les délégués se séparaient, en se serrant convulsivement les mains et en disant : Salut ! Lundi, la générale ! ». Semaine d’ivresse, de sainte colère, car la colère des masses est justifiée par cent siècles de misère, d’oppression, de souffrance. On a calomnié les foules barcelonaises de 1909, comme plus tard ont été calomniés les révolutionnaires des Asturies en 1934 et le peuple espagnol tout entier en 1936-39. On brûla des couvents, il est vrai, mais les nonnes furent respectées et les moines courtoisement invités à abandonner leurs demeures.
La vie d’Anselmo Lorenzo en Bande dessinée [08] Après une période de production littéraire intense, Lorenzo se voue corps et âme à ce qui a été le rêve de toute sa vie : la constitution d’une grande organisation ouvrière de caractère national. La CNT, sans être née encore, était en train de se forger. Et, avec elle, l’arme qui devait être celle du prolétariat dans ses luttes contre le capitalisme et le Pouvoir. Cette arme c’était la grève générale. Trois hommes, aussi intéressant l’un que l’autre, la propagèrent en Espagne : José Lopez Monténégro, Anselmo Lorenzo et Francisco Ferrer Guardia.
La vie d’Anselmo Lorenzo en Bande dessinée [07] A Paris, Lorenzo entre en contact avec les figures les plus en vue de l’anarchisme et du mouvement libéral bourgeois. C’est alors la belle époque de « L’Intransigeant », que dirige Henry Rochefort, l’évadé de la Nouvelle Calédonie, l’aristocrate communard. Le procès de Montjuich va soulever une vague d’indignation dans le monde entier. Tarrida del Màrmol, qui réussit à s’échapper de Montjuich en trompant Portes, arrive à Londres, et avec Ramsay Mac Donald, à Trafalgar Square, il dénonce au monde les tortionnaires.
La vie d’Anselmo Lorenzo en Bande dessinée [06] La lutte entre l’anarchisme et les Pouvoirs constitués a désormais commencé dans le monde entier. L’assassinat, à Chicago, de cinq ouvriers pendus pour avoir pris part, en mai 1886, à un meeting dont le but était la demande des 8 heures de travail par jour, déclenche un vrai réveil dans la classe ouvrière, divisée et désorientée, depuis 1876, date à laquelle l’Internationale avait cessé d’exister. A partir de ce Premier Mai 1886, l’agitation ouvrière croit et chaque premier mai est marqué par des grèves et des émeutes, des chocs sanglants avec la police dans le monde.
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