PARTAGE NOIR
La situation des juifs hongrois apparaît au public français sous une fausse lumière. Nos compatriotes ont lu pourtant de nombreux ouvrages consacrés à ce sujet ; mais ces ouvrages partiaux, tendancieux, contribuèrent plus à les égarer qu’à les instruire.
Ce n’est d’ailleurs pas à Budapest, mais à Paris, que résident les plus perfides ennemis de la juiverie magyare, MM. les frères Tharaud.
Avant la guerre, lors de son séjour à Budapest comme lecteur à l’Université, l’aîné des Tharaud n’eut comme amis et louangeurs que les juifs. On était à l’époque de l’Affaire et le dreyfusard Tharaud était choyé comme un défenseur d’Israël.
Les juifs pestois étaient alors au comble de leur prospérité et montraient à leur hôte, avec complaisance, leur ville toute moderne avec son métro (le premier construit en Europe), ses maisons confortables, sa Bourse et ses banques. Tharaud répondait à leur enthousiasme et ne parlait qu’avec un sourd mépris des nobles qui s’insouciaient, eux, de la prospérité du pays.
Or, quand après la Révolution, ces mêmes juifs furent brimés, insultés, salis, contraints d’émigrer ou de se convertir en masse, Tharaud se sentit soudain plein d’admiration pour les magnats qu’il honnissait jadis ; il renia ses anciens hôtes et construisit contre eux ce monument infâme qu’est Quand Israël est roi.
On connaît le succès de ce livre qui fit la fortune littéraire des Tharaud, reporters de talent jusqu’alors ignorés du grand public. On sait qu’ils persévèrent dans cette voie, s’enrichissant au prix de leur déshonneur.