Vers le milieu du XVIIIe siècle, sous l’influence du courant d’idées libérales qui de France s’en vint aux pays soumis à l’autorité des Habsbourg, un mouvement libertaire se dessina en Hongrie. Un moine franciscain, du nom de Martinovich, publia un opuscule intitulé Le nouveau catéchisme où se manifestèrent nettement des tendances individualistes et communistes. Martinovich ne revendiqua point de droits civils et politiques. Il préconisa l’abstention complète de tout service gouvernemental, niant l’utilité de la magistrature, de la police et de l’armée. Il voulut former des communautés laïques d’hommes et de femmes dépouillés de préjugés sexuels et sociaux.
Arrêté vers 1750, il fut décapité avec cinq de ses compagnons.
En 1840, Michel Taucsis, enthousiaste des théories Hébertistes, organisa une propagande communiste intense parmi les ouvriers de Pest. Il fonda, dans cette intention, un journal qui porta d’abord le titre de La Trompette d’or, puis celui de La Gazette ouvrière. On se saisit de lui en 1842 et on l’incarcéra jusqu’en 1848, où la population, après avoir rejeté le joug autrichien, le délivra. Repris, lors de la défaite des révolutionnaires, il dût réintégrer le « carcere duro » et mourut là, en 1860, aveugle et paralytique.
A l’annonce de l’avènement de la Commune de Paris, en 1871, quelques ouvriers proudhoniens s’organisèrent dans le but de proclamer la République Sociale.
Trahis par l’un d’eux, ils furent arrêtés et traduits devant la Cour Martiale. Condamnés à des peines diverses, ils disparurent, anonymes, dans l’ombre des cellules.