Il ne suffit pas d’exposer des théories, de convaincre des intelligences, de propager des idées. C’est seulement autour d’une action commune que se réalisera l’union féconde des énergies révolutionnaires. Les ouvriers syndicalistes italiens et français l’ont bien compris, eux qui raniment chaque jour leur sentiment de révolte au feu d’une lutte incessante. Ne nous y trompons jamais, les systèmes philosophiques et sociaux ne s’imposeront à tous qu’après avoir profondément plongé leurs racines dans la réalité substantielle de la vie. Exalter l’amour de la liberté au cœur des hommes, leur démontrer l’inutilité du pouvoir de l’homme sur l’homme, c’est bien ; mais vivre au vu et au su de tous, sans maîtres et sans règlements, c’est mieux. Que signifierait une négation aveugle de la Société actuelle, si elle ne s’accompagnait pas d’une édification partielle de la société future ? Ceux qui sauront créer auront le droit de détruire et la destruction des institutions que nous attaquons ne se comprend que par des hommes capables de créer les modes nouveaux de la vie.
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