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Jean Grave (1854-1939) [03]

mardi 4 février 2020, par Victor Méric - Flax (Domaine public)

Il est né dans le Puy-de-Dôme, à Saint-Germain-Lembron en 1854. Son père était cordonnier et lui apprit son métier. Ses premières années furent terribles. Elles s’écoulèrent dans une gêne qui, très souvent, devenait de la misère. C’est au contact de cette misère que l’enfant et plus tard le jeune homme prirent l’habitude de réfléchir sur la condition des malheureux et l’injustice sociale. En même temps qu’il songeait, Jean Grave travaillait, s’instruisait, seul, sans le secours de maîtres. Ils ne sont pas rares, les travailleurs qui se sont faits peu à peu, qui ont su apprendre et sont devenus des penseurs et des érudits. Benoît Malon, déjà, nous avait donné l’exemple de ce que peuvent la volonté et l’amour de l’étude. A vingt-cinq ans, Jean Grave savait tenir une plume ; il avait bûché les sciences sociales et commençait à exposer ses conceptions.

Il était entré, dès ses débuts, dans un groupe guesdiste de Paris où il coudoya, entre autres, Eugène Fournière, futur professeur à l’école polytechnique. Mais il était anarchiste d’instinct. Il avait, en 1879, fondé à Genève, avec Reclus, le journal le Révolté, transporté ensuite à Paris. Lorsque la scission entre socialistes et anarchistes se produisit, ce fut Jean Grave qui fut chargé par son groupe de rédiger le rapport sur cette question. La séparation devenu un fait et la bataille commençant entre frères ennemis, Grave se rangea parmi les anarchistes.

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