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Le Communisme révolutionnaire, projet pour une entente et pour l’action commune des socialistes révolutionnaires et communistes anarchistes

jeudi 19 décembre 2024, par Christian Cornélissen (CC by-nc-sa)

A la fin de ce siècle il faut que de graves paroles soient adressées aux communistes révolutionnaires de tous les pays.

Depuis l’époque de « l’Internationale », le mouvement prolétarien a pris de grandes proportions dans tous les États modernes.

Depuis lors cependant ce mouvement, au lieu de gagner en profondeur, n’a gagné qu’en étendue.

Par l’influence surtout des éléments, sortis des classes moyennes ; d’un autre côté par celle des politiciens, se cramponnant à leur siège dans les assemblées nationales ; de ces chefs de sociétés coopératives ouvrières qui, avec les étalages de leurs boulangeries et de leurs magasins de confections, ont acquis en même temps leurs intérêts de boutiquiers ; de ces rédacteurs de journaux ouvriers vivant dans les milieux petits-bourgeois, le mouvement ouvrier international se trouve exposé avec le temps au danger de s’amoin­drir, de perdre son caractère révolutionnaire et de devenir rien autre qu’un parti de réformes parlementaires.

Ce n’est plus la lutte pour réaliser une nouvelle société, établie sur des bases communistes, mais des essais de régler d’une meilleure manière les conditions de la société actuelle, malgré leur caractère utopiste, tendance alors qui renferme la reconnaissance du mode de production et d’appro­priation capitalistes. C’est aux éléments caractérisés ci-dessus que l’on doit que les Congrès ouvriers internationaux (de Londres, Paris, Bruxelles, Zurich) n’ont voté aucune résolution communiste ; c’est par leur influence que dans ces Congrès on n’a discuté que des mesures qui peuvent être appliquées dans le cadre de la société actuelle, telles que la journée de huit heures, protection des ouvriers, célébration du 1er mai, etc., et qu’on a adopté seulement des dispositions dont le régime actuel n’a rien à craindre et qui ne manifestent aucune tendance nettement socialiste.

Ce système de fausseté et de dissimulation, qui a prévalu jusqu’ici dans les partis ouvriers, doit être écarté par l’action de tous les camarades vrai­ment communistes.

Il est du devoir de tous les communistes, s’ils ont à cœur de favoriser l’esprit révolutionnaire parmi le prolétariat de ce siècle, de faire front ensemble pour combattre les tendances petites-bourgeoises et les essais de réformes qui se manifestent et s’accentuent dans tous les pays.

Il faut, quelle que soit la manière dont chacun de nous envisage la struc­ture de la société communiste de l’avenir, que nous, communistes, nous réunissions tous nos efforts pour réaliser la transition des moyens d’exis­tence du genre humain, c’est-à-dire de la terre, des aliments et des moyens de travail, de la propriété privée à la propriété collective.

Ce présent travail a pour but d’indiquer la tactique générale d’après laquelle les socialistes révolutionnaires et les communistes anarchistes, qu’on pourrait appeler tous ensemble des communistes révolutionnaires, doivent lutter ensemble contre les différents partis bourgeois, en y comprenant les réformateurs parlementaires soi-disant socialistes.


  I. Partis bourgeois ; socialistes parlementaires ; socialistes révolutionnaires ; communistes anarchiste