Avec ses assurances mais aussi ses doutes, son « authenticité » mais aussi ses (rares) contradictions, Henry Poulaille est l’un des écrivains français les plus représentatifs de la pensée libertaire. Sans avoir jamais appartenu à une organisation, sans avoir, à proprement parler, été un jour militant, et surtout sans avoir consacré d’écrits se rapportant directement à la doctrine ou à l’histoire anarchiste, il s’intègre pourtant sans difficulté aucune dans un mouvement auquel il a été fidèle sa vie durant.
Un père syndicaliste révolutionnaire
Dès sa naissance, Henry Poulaille baigne dans un milieu sinon anarchiste, du moins anticlérical, antimilitariste et syndicaliste révolutionnaire. La différence, on en conviendra, est plus formelle que fondamentale. D’autant plus qu’à cette époque (Poulaille naît en 1896), la frontière idéologique entre anarchisme et syndicalisme révolutionnaire est floue et que le mouvement socialiste, bien que déjà divisé entre marxistes et non-marxistes, englobe cependant encore, et notamment « sur le terrain », autoritaires et anti-autoritaires.
Charpentier, Henri Poulaille père (son premier fils portera son prénom, le transformant toutefois en « Henry ») est depuis longtemps séduit par un syndicalisme revendicatif et de lutte, comme le préconise alors la CGT, et ne cesse de rabrouer les hommes politiques, tous des « vendus » selon lui (cf Le Pain quotidien, Les Damnés de la terre, etc.). Deux classes sociales aux intérêts antagonistes se dressent l’une contre l’autre. Le salariat, ajoute le charpentier, doit disparaître. Dans ce but, tous les moyens sont bons. Une partie de sa maigre paie est réservée aux abonnements ou aux dons à la presse anarchiste, socialiste et syndicaliste. Une autre partie va dans les caisses de solidarité des grévistes, nombreux en ce début du XXe siècle.
L’analyse politique du charpentier, sommaire, mais que les événements confortent, sera reprise par son écrivain de fils. Elle forme la base de l’anarchisme de ce dernier : refus viscéral de confier à autrui le soin de décider pour soi ; autogestion, en quelque sorte, de sa vie quotidienne, ceci dans un esprit d’égalité et de justice.
Mais Henri Poulaille père n’est guère militant et ne fait rien pour susciter une prise de conscience théorique de ses enfants, allant même jusqu’à sermonner le futur auteur du Nouvel Age littéraire lorsque celui-ci, puisant dans la petite bibliothèque paternelle, se lance à l’assaut de la pensée de Proudhon ou de Kropotkine. Il est vrai que les conditions de vie de la famille Poulaille suffisent à éclairer les trois enfants. Pas réellement la misère, mais guère mieux. En bref, une situation critique, à gérer au jour le jour. Le charpentier n’a, bien sûr, pas bénéficié d’une longue scolarité, mais, désireux d’améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière, il fait preuve d’une vive curiosité pour tout ce qui concerne la question sociale. Remarquons que son fils, là encore, fera sien ce souci de recherche autodidacte. Que trouve-t-il dans la bibliothèque paternelle ? Des œuvres d’Elisée Reclus, de Jean Grave, de Jules Vallès, de Louise Michel, de Kropotkine (dont une photo orne un mur de l’appartement) ou de... Zévaco. C’est-à-dire tout l’éventail de la pensée libertaire. Après un tel inventaire, on ne sera pas surpris d’apprendre que Magneux (autrement dit Henri Poulaille père dans la série du Pain quotidien) se sentait plus près des
, fussent-ils à l’image de Jaurès. Il se méfie des parlementaires et léguera cette hostilité à son fils.anars
que des socialistes
Des bouquinistes anarchistes
C’est donc tout naturellement qu’Henry Poulaille découvre le mouvement anarchiste. Après le décès de son père à la suite d’un accident du travail, puis de sa mère, il est contraint de gagner sa vie. Un pharmacien l’embauche. Agé seulement de treize ans, il parcourt Paris du matin au soir pour livrer les « potions » de son employeur. Bientôt, il se risque à pousser la porte des bouquinistes, pressé par un insatiable besoin de lecture (cf Seul dans la vie à quatorze ans). Les rares ouvrages ou journaux bien pensants qu’il trouve chez son patron ne sauraient combler sa soif de savoir. La fameuse question sociale le tourmente. Henry Poulaille veut comprendre les rouages de ce monde dans lequel il est obligé de se débattre.
Ancien secrétaire de la Fédération des Bourses du Travail, Paul Delesalle tient une librairie rue Monsieur-le-Prince. Un jour, un jeune client s’amène et réclame, comme si cela allait de soi, plusieurs titres qu’il ne parvient pas à dénicher, tous écrits par des anarchistes. Le libraire ne cache pas sa surprise et offre au gamin quelques brochures. Poulaille sera dès lors un habitué des lieux, s’y rendant deux fois par semaine. A sa mort, après la Libération, Paul Delesalle lui léguera sa maison de Palaiseau.
Puis Henry Poulaille décide de rencontrer des militants. Il se souvient d’un certain Jean Grave, dont son père, enthousiaste, traçait souvent le portrait. Grave dirige alors un hebdomadaire, Les Temps nouveaux (la Première Guerre mondiale entraînera sa disparition). Les locaux sont à proximité, il s’y rend. Mais le pape de la rue Mouffetard
, comme l’appelait Malato (en fait, Grave est installé à cette époque rue Broca) lui réserve un accueil mitigé. Tu es trop jeune pour rejoindre le mouvement, dit-il en substance. Méfie-toi des mouchards, des faux-monnayeurs et, plus encore, gardes toi bien des femmes !
Décontenancé, Henry Poulaille tourne les talons.
Une fête socialiste a lieu peu de temps après. Son premier vrai contact avec des militants le déçoit plutôt. Personne ne s’intéresse à ce gamin avide d’apprendre les rudiments de la lutte sociale. L’ambiance relève du patronage bourgeois
, se désole-t-il. Mais qu’à cela ne tienne ! Poulaille entend parler d’une autre fête, organisée cette fois-ci par l’anarchie, l’organe des individualistes. L’atmosphère est radicalement différente. Ici, tout le monde se connaît et se tutoie, discute et plaisante. Des hommes, des femmes se demandent qui est cet adolescent au regard empli de curiosité, qui s’attarde devant la table sur laquelle un libraire, Jules Erlebach, dit Ducret, a posé ses ouvrages. La conversation s’engage.
Ducret tient une échoppe au 15, passage de Clichy. Poulaille lui rendra souvent visite et, par son biais (nous sommes en 1911-1912), fera la connaissance de quelques-uns des membres de la « bande à Bonnot ». Octave Garnier, par exemple, lui apparaîtra non pas comme un être assoiffé de sang, ainsi que le décrit la police relayée par la presse, mais comme un individu sensible et révolté par l’injustice. Lorsque les vols de ces anarchistes font les premières pages des journaux, Poulaille, comme il s’y exerce déjà pour d’autres sujets, entame un cahier dans lequel il colle les articles s’y rapportant. Comme il l’avouera, seuls son jeune âge et son goût pour la lecture l’empêchent alors de se joindre aux « bandits tragiques ». Deux volumes inédits du cycle du Pain quotidien abordent directement l’affaire Bonnot : Vivre sa vie (le titre reprend l’un des mots d’ordre des individualistes) et Fin d’époque. Quand Ducret sera assassiné par un personnage louche qui l’accusait d’être un indicateur (ce qui était faux, comme Poulaille en recevra plus tard l’assurance de la bouche même de Xavier Guichard, chef de la police d’alors), il est affligé, ayant un peu l’impression de perdre un grand frère.
La « magnifique idée d’anarchie »
Les journées de travail sont longues (une douzaine d’heures, au minimum), à défaut d’être excessivement pénibles. Le jeune Henry accorde beaucoup de temps à la lecture, ne se privant pas pour lire à l’intérieur même de la pharmacie lorsque son patron ne l’observe pas, et réussissant à se satisfaire de peu d’heures de sommeil. Les réunions politiques ne le passionnent pas. Il ne sera jamais un militant et, dès cette époque, possédant déjà des idées précises, il ne tente pas de s’en faire le prosélyte. Par la suite, la littérature prolétarienne accaparera ses efforts. Il est vrai, cependant, que la conception que Poulaille se faisait de celle-ci est d’esprit libertaire : une littérature faite par et pour des travailleurs, en dehors de toute obédience. Une façon, finalement, de se réapproprier sa propre vie.
Henry Poulaille se détourne assez vite du milieu individualiste. L’anarchisme, selon lui, se situe à mille lieues des théories brumeuses de Mauricius, d’E. Armand ou de Lorulot. Dans les volumes inédits du Pain quotidien (Vivre sa vie et Fin d’époque), il s’insurge contre cette magnifique idée d’anarchie
que Lorulot et autres avaient salie
. Même Sébastien Faure ne trouve pas grâce à ses yeux. Très tôt, Poulaille est donc capable de faire des choix parmi les différentes versions de l’idéal libertaire : l’anarchie, pour lui, est une idée tangible, explicitée par Kropotkine, Malatesta ou Reclus. Parmi les personnalités s’en réclamant, il préfère celles qui n’ont pas simplement discouru, mais qui se sont attachées à concrétiser, de quelque façon que ce soit, leurs théories et qui leur ont donné une dimension collective. Il voue de l’estime à Jean Grave, qu’il n’ose cependant pas aller revoir, de crainte que celui-ci ne lui reproche son intrusion dans le milieu « illégaliste ». Poulaille se révèle déjà un pragmatique.
Epistolaires, donc, ses rapports avec le mouvement anarchiste n’en seront pas moins réguliers. Ainsi, on relève son nom dans la presse sans « Dieu ni maître » dès ses premiers pas littéraires : le Libertaire (à partir de 1924), la Revue anarchiste, l’Insurgé (dirigé par André Colomer), etc. Mais Poulaille, préoccupé avant tout par le combat culturel, dans le cadre de la littérature prolétarienne, veillera à ne jamais faire preuve de sectarisme. Sa participation à la presse marxiste non stalinienne sera fréquente ; sa signature apparaîtra souvent également dans des journaux syndicalistes révolutionnaires (comme la Révolution prolétarienne).
Ses romans, dont, évidemment, Le Pain quotidien (1931), mettent souvent en scène des anarchistes ou des syndicalistes révolutionnaires, à commencer par le propre père de l’écrivain, et nombreux sont les extraits de journaux libertaires cités. Les luttes sociales sont toujours célébrées, mais Poulaille ne camoufle pas les déceptions que suscite en lui le comportement, de certains membres de la classe ouvrière. Appartenant lui aussi à cette classe, il plaide en sa faveur sans taire ses critiques. Le manque d’autonomie des luttes ouvrières (que l’on peut relier aux diverses formes de socialisme autoritaire prônées par les leaders dits ouvriers) le déconcertent. Le prolétariat ne saurait-il se passer de maîtres ?
Prolétariens et libertaires
Nouvel Age littéraire paraît en 1930. Des auteurs approuvent le projet de Poulaille : développer une culture spécifique au prolétariat ne peut que contribuer à l’affranchir du capitalisme. Un Groupe prolétarien se crée, en dehors des marxistes (puis, devant leurs attaques, contre eux) de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) et des populistes de Thérive et de Lemonnier. En 1937, une coopération plus étroite est envisagée entre ces auteurs et le Libertaire, qui doit publier des pages réservées à la littérature prolétarienne. Malheureusement, l’expérience tourne court. Les querelles partisanes entretenues notamment par l’AEAR et la question de l’attitude à adopter face à la montée des périls (nazisme, menaces de guerre, etc.) entraîneront la désunion du Groupe prolétarien, au sein duquel de nombreux auteurs faisaient preuve de sympathie pour les idées libertaires.
Auparavant, l’affaire Victor Serge aura été pour Poulaille l’occasion d’exprimer à nouveau ses convictions. Il prend la défense de celui qu’il avait connu des années auparavant sous le nom de Victor Kibaltchitch, aux côtés de Rirette Maitrejean (qui, pour l’anecdote, présentera à Henry Poulaille celle qui sera sa dernière compagne, Hélène Patou) et au sein de l’équipe du journal l’anarchie, où se formera la « bande à Bonnot ». Après avoir adhéré au Parti communiste, puis en avoir été exclu pour cause de « dissidence », Victor Serge est à présent retenu en URSS ; sa famille est victime de représailles ; ses manuscrits, lorsqu’il les envoie à des éditeurs, disparaissent mystérieusement dans la nature (dont un roman relatant l’histoire de la « bande à Bonnot »). Les staliniens déversent sur son compte des tombereaux d’insultes. Sans hésiter, Poulaille se fait son avocat. Les critiques se déchaînent contre lui et contre les membres du Groupe prolétarien. Pourtant, violemment anti-stalinien, Poulaille n’aura jamais été a priori hostile à l’URSS et au communisme.
Mépris de toute abdication de l’individu
La Seconde Guerre mondiale voit l’éclatement définitif du Groupe prolétarien. Elle ne contraint pas pour autant Poulaille à taire ses convictions. Il signe ainsi l’appel « Paix immédiate » de Louis Lecoin, se félicitant même de son geste devant un juge d’instruction passablement gêné par ce prévenu peu repentant. Parmi les signataires, il sera l’un des rares à conserver un comportement digne, comme le soulignera Lecoin dans ses Mémoires. A l’instar de nombreux autres libertaires, Poulaille oscillera à cette époque entre sa haine du totalitarisme et sa haine du militarisme. Doit-on admettre la militarisation du pays dans lequel on vit pour combattre le fascisme ? Entre deux maux, faut-il toujours choisir le moindre ?...
Alors que la collaboration entre la France vichyste et l’Allemagne nazie bat son plein, que les Drieu, Brasillach et autres Céline se frottent les mains de contentement, Poulaille, non sans risque, préface en 1942 la version écourtée du roman Max Havelaar de l’écrivain anarchiste néerlandais Eduard Douwes Dekker, dit Multatuli. Au passage, il en profite pour exprimer le peu de bien qu’il pense de l’auteur de Bagatelles pour un massacre, qu’il se plaît à appeler Louis-Ferdinand Sénile. Il récidive, en 1943, en présentant un recueil de Pages choisies de Multatuli. Anti-étatiste, antimilitariste, anticolonialiste, antiparlementaire, athée, anarchiste complet donc (...)
, écrit-il, comme s’il faisait son propre portrait. Iconoclaste, Multatuli n’avait aucun respect des usages sacrés, (...) ni pour les grands principes à l’ombre desquels commande le mensonge. Son athéisme ne s’arrêtait pas à la seule critique des religions ; les morales d’usage ne trouvaient pas grâce devant lui. Il avait la haine de l’hypocrisie et le mépris de toute abdication de l’individu. Loi, religion, morale, propriété, étaient autant de masques à arracher.
On notera, toujours en 1943, sa préface à L’Enfance en croix de Gaston Piller, plus connu sous le pseudonyme de Gaston Leval. Dans ce roman initialement publié dans une revue espagnole, le militant anarchiste hier engagé dans la révolution outre-Pyrénées relate son enfance malheureuse.
Après la guerre, il faut encore voir la griffe libertaire de Poulaille dans la préface qu’il rédige pour une réédition du Roman de Renart. Il perçoit dans ce livre les mêmes qualités que celles qui apparaissent dans la littérature prolétarienne : authenticité, récit de la vie quotidienne des « petites gens », irrévérence face au pouvoir en place.
La pérennité d’un idéal
Tous les thèmes classiques de l’anarchie sont déclinés dans l’œuvre de Poulaille : antimilitarisme, anticléricalisme, antiracisme (et, en cela, il se montre plutôt précurseur) ou encore luttes de classes. Sa volonté d’autodidacte provient elle-même de son anarchisme : c’est parce que Poulaille entend être libre qu’il s’instruit sans relâche. Et c’est parce qu’il est conscient qu’il ne sera vraiment libre que le jour où chacun, autour de lui, le sera également, qu’il montre de telles velléités didactiques tout au long de son existence ; ouvrant, par exemple, le Musée du soir, ou créant diverses revues.
L’âge et, surtout, la marginalité dans laquelle le monde littéraire l’a repoussé après la Libération, lorsque le « nouveau roman » et l’existentialisme ont fleuri, ne le rendent pas aigri. Coléreux, Poulaille, ronchonnant, instinctif, comme beaucoup de proches l’ont décrit, mais nullement aigri. L’idéal libertaire lui semble toujours représenter ce à quoi l’homme peut aspirer de mieux.
Ce n’est pas un hasard si sa dernière compagne, Hélène Patou, est une vieille militante anarchiste de la tendance de Kropotkine et Reclus. Elle fut des pionniers de la colonie de Bascon quand Bascon succéda après la guerre de Quatorze à la colonie libertaire Le Milieu libre, de Vaux, fondé en 1906 et dont Lucien Descaves et Maurice Donnay s’inspirèrent pour leur pièce La Clairière. Après Bascon, elle tenta dans le Midi, d’autres expérimentations, aida la Révolution espagnole et évita, de justesse, lors de l’avènement de
[1]la France libre
de Pétain, l’arrestation et le camp de concentration en se réfugiant dans la montagne...
Les ultimes ouvrages de Poulaille attestent de la pérennité de son idéal.
Dans Mon ami Calandri, publié chez Spartacus en 1970, il relate comment, alors qu’il n’était qu’un gamin, il avait entamé une longue discussion avec un ouvrier anarchiste italien et pourquoi, soixante ans après, il juge utile d’évoquer les idées que cette rencontre agita en lui. Dansla préface au recueil de dessins d’Aristide Delannoy, Un crayon de combat, que lui demandent les animateurs (pour la plupart libertaires) des éditions du Vent du Ch’min, il expose d’autres souvenirs, réitérant ses espoirs de naguère, sans un instant songer à les renier.
L’anarchie, pour Poulaille, était non seulement une philosophie, mais également une attitude. Elle lui interdisait de jouer au poseur, pratique pourtant courante dans les milieux de la presse et de l’édition qui étaient les siens, et, reprenant une idée chère à Albert Thierry, de chercher à « monter » socialement. Sa conception de l’art, au demeurant proche de celle de Dubuffet (qui, lui aussi, se réclamait de l’anarchisme), témoigne de ses idéaux. Rejetant toute forme d’élitisme, il souhaitait développer une formule artistique spécifique au peuple afin que celui-ci ne s’en remette plus, pour ses goûts comme pour son devenir, à ses dirigeants. Alors, pas militant, Poulaille ? A voir ! Finalement, pour changer radicalement le monde, ne proposait-il pas un travail culturel qui possédait peut-être l’avantage sur une action militante strictement « de terrain » d’être mené « en profondeur » ?
Demeurer soi-même envers et contre tout, refuser l’oppression pour soi et pour les autres, se montrer solidaire (à ce propos, combien d’auteurs a-t-il aidés, sans rien demander en échange !)... En fait, tout au long de sa vie, Poulaille s’est efforcé de conjuguer sur tous les tons l’authenticité, une notion qui lui tenait particulièrement à cœur. Dans cet exploit, sans aucun doute, réside sa conception de l’anarchisme [2]