« L’État, cette machine terrifiante et monstrueuse, nous donne une sensation de suffocation (...). Aujourd’hui, l’État est tout : banquier, usurier, spéculateur, propriétaire, procureur, assureur, postier, transporteur, entrepreneur, professeur, docteur, vendeur de tabac, plus d’innombrables autres choses qui s’ajoutent à ses fonctions initiales de policier, de juge, de maton et de percepteur. L’État, ce Moloch à la figure réfrigérante, reçoit tout, fait tout, sait tout et ruine tout. Toute fonction de l’État est un malheur (...). La vie humaine n’a plus de secrets, plus d’intimité, ni matérielle ni spirituelle : tous les recoins sont explorés, tous les mouvements sont mesurés ; chacun est coincé dans sa cellule et numéroté comme dans une prison. »