Itinéraire - Une vie, une pensée n°3 : « Kropotkine »

Contributions d’Yves Blavier, Philippe Boubet, Marc Dehrenne, Georges Host, Aurore Kermadec, Martine [liaison Bas-Rhin, FA], Philippe Pelletier, Yves Peyraut et Didier Roy.

  • De l’autocratie tsariste à la dictature bolchevique Lire la suite de «De l’autocratie tsariste à la dictature bolchevique »

    , par Aurore Kermadec

    Le 16 janvier 1905, les ouvriers des usines Poutilov cessent le travail pour protester contre le renvoi de quatre des leurs. La grève s’étend rapidement à toutes les usines de la région. Le pope Gapone qui dispose d’une grande influence suggère que la foule porte au tsar une pétition comportant une série de revendications politiques et sociales. Le dimanche 22 janvier, un cortège de 150 000 personnes, hommes, femmes et enfants arborant des icônes et chantant des cantiques, se dirige vers le palais d’Hiver.

  • L’enterrement de Pierre Kropotkine : Dernière manifestation de masse Lire la suite de «L’enterrement de Pierre Kropotkine : Dernière manifestation de masse »

    Nous avons décidé de consacrer une place importante au récit de la mort de Pierre Kropotkine car son enterrement fut la dernière manifestation de masse publique du mouvement anarchiste russe. Se sont joints au cortège tous ceux (associations, partis, syndicats, etc.) qui, dans ce pays ployant sous la botte bolchevique, refusaient de se soumettre à la dictature des commis­saires. Curieusement, et très symboliquement, ce fut aussi la dernière mani­festation de masse oppositionnelle tout court dans la Russie soviétisée.
    Le texte que vous lirez ci-après est pour l’essentiel tiré du livre, aujourd’hui épuisé, de G. Woodkock et I. Avakoumovitch : Pierre Kropotkine, le prince anarchiste (Calmann-Lévy, 1953). Pour mettre en évidence l’influence de Pierre Kropotkine sur la société russe de l’époque, nous avons inséré dans ce texte les lignes consacrées à son décès par deux hommes charnières, qui montrent involontairement dans leurs témoignages les ravages exercés par le bolchevisme dans les rangs révolutionnaires.
    Il s’agit de Victor Serge et d’Alfred Rosmer. L’un et l’autre, issus de l’anar­chisme et du syndicalisme révolutionnaire, seront fascinés par le léninisme et aideront puissamment son ascension, reniant pour ce faire leurs convictions antérieures et jouant le rôle de fossoyeurs, en Russie et dans le reste du monde, des courants socialistes non-bolcheviques. Leur prise de conscience tardive ne réparera pas le mal fait.
    Le « montage » que nous avons ainsi réalisé a été possible grâce aux extraits de Mémoires d’un révolutionnaires (Ed. du Seuil, 1951) de Victor Serge et de Moscou sous Lénine (Ed. Pierre-Horay, 1953) d’Alfred Rosmer.

    L’équipe de rédaction
  • Kropotkine - Une vie, une pensée - La Conquête du pain Lire la suite de «Kropotkine - Une vie, une pensée - La Conquête du pain »

    , par Philippe Boubet

    « L’anarchie mène au communisme, et le communisme mène à l’anarchie, l’un et l’autre n’étant que l’expression de la tendance prédominante des sociétés modernes, la recherche de l’égalité. (...) C’est la synthèse des deux buts poursuivis par l’humanité à travers les âges : la liberté économique et la liberté politique. »