Nous publions ci-dessous le deuxième volet d’un article consacré à l’histoire du mouvement anarchiste japonais, de ses origines jusqu’à 1945 (voir Monde libertaire précédent). Ce second article présente un panorama des différentes tendances du mouvement anarchiste japonais qui s’affrontent très rapidement jusqu’à l’exacerbation, ce qui constituera, outre la répression étatique, une des causes majeures de la décomposition du mouvement dans les années 45.
Accueil > Mots-clés > Anarchistes > Sakae Ôsugi
Sakae Ôsugi
Articles
-
Aperçu de l’anarchisme au Japon avant 1945 (seconde partie)
26 avril 2023, par Philippe Pelletier -
Aperçu de l’anarchisme au Japon avant 1945 (première partie)
25 avril 2023, par Philippe PelletierCe bref aperçu de l’anarchisme au Japon avant 1945 n’est ni une évocation anecdotique de l’histoire ni une pieuse remémoration des splendeurs passées de notre mouvement. A travers des événements et un pays encore mal connus, il veut dégager quelques éléments clefs qui constituent des tendances générales à l’évolution de l’anarchisme et en retirer les enseignements pour l’approfondissement de notre théorie et de notre pratique militante. Cette ambition ne sera pas forcément atteinte compte tenu de la rareté des documents en langue indo-européenne et de la difficile accessibilité des sources japonaises, dont les auteurs ont en outre tendance à étiqueter idées ou militants sans développer de synthèse.
-
[BD] Itô Noé - Anarchiste et féministe japonaise - PDF
5 avril 2022, par Partage NoirLes brochures Partage Noir sont réalisées avec les logiciels libres #GIMP #Inkscape #Scribus
-
[BD] Itô Noé - Anarchiste et féministe japonaise [01]
26 février 2022, par MLT, OLTLe 21 janvier 1895 Itô Noé naît sur l’île de Kyushu. Diplômée à 16 ans de l’École de filles Ueno de Tokyo. Contrainte à un mariage arrangé elle s’enfuit du foyer.
Son professeur d’anglais, le poète libertaire et traducteur de Stiner, Jun Tsuji, la recueille. Il soutiendra Itô Noé dans la poursuite de ses études. Mariés ils auront deux fils.
En 1912 à Tokyo, elle fréquente les premiers groupes féministes, collabore à la revue culturelle Seito (« Bas-bleu »).
Traductrice de La tragédie de l’émancipation féminine d’Emma Goldman, elle est remarquée par l’anarchiste Sakae Ôsugi, qu’elle rencontrera en septembre 1914.
Itô Noé devient la rédactrice en chef de Seito en janvier 1915.
Le journal de Sakae Ôsugi Shimbun Heimin (« Journal de la plèbe ») est interdit par la police. Itô Noé le défend dans Seito.
Les thématiques de l’avortement, la maternité, la prostitution sont abordés par Itô.
En février 1916 elle clôt la publication de Seito, quitte Tsuji Jun pour vivre en concubinage avec Ôsugi Saké. Déjà marié, il entretient aussi une liaison avec la journaliste Ichiko Kamichika.
Jalouse Ichiko Kamichika poignardera Ôsugi à la gorge. L’affaire cause un scandale, la femme d’Ôsugi divorce.
Ôsugi Saké guérit, le couple vit maritalement dans une maison, où naîtra leur premier enfant en 1917. -
L’influence kropotkinienne en Asie orientale
24 octobre, par Philippe PelletierKropotkine est certainement le plus connu des théoriciens anarchistes à l’échelle du monde. Sa notoriété franchit les aires classiques de l’anarchisme (Europe, Amérique) et va jusqu’en Asie orientale : Chine, Japon, Corée. Son rayonnement est d’ordre théorique, il dépasse même les rangs spécifiquement anarchistes pour atteindre certaines franges de socialistes ou d’intellectuels. Il est également d’ordre pratique.
-
Osugi Sakae
9 mars 2022, par Philippe PelletierOsugi Sakae est né en 1885 dans une famille de militaires en poste en divers endroits de la province japonaise. Enfant très sensible et turbulent, il est expulsé à l’âge de 16 ans d’une école des cadets de l’armée de terre à la suite d’une bagarre.
-
Shusui Kotoku (1871-1911)
22 septembre, par Frank Mintz , Martin ZemliakKotoku dont le prénom était Dendziro, mais qui prit par la suite celui de Shusui, naquit dans le village de Nakamura, dans la province de Kotu, et fut élevé par sa mère très lettrée, car son père mourut très jeune.
Kotoku fréquenta les milieux de l’opposition libérale bourgeoise de sa province et dès l’ âge de dix-sept ans, en 1887-1888, il connut la répression. Il devint journaliste dans la presse socialiste et était farouchement antimilitariste. Il traduisit avec Sakan le Manifeste de (…) -
[BD] Itô Noé - Anarchiste et féministe japonaise - Brochure PDF
6 avril 2022, par MLT, OLT, Partage NoirLes brochures Partage Noir sont réalisées avec les logiciels libres #GIMP #Inkscape #Scribus
-
Révolte en Corée
20 octobre 2022Le 1er mars 1919, un soulèvement pacifique, qui dura près de 3 mois, est sauvagement réprimé en Corée par les Japonais qui occupent le pays depuis 1910. Le bilan est dramatique : 7 500 morts, 16 000 blessés, pas loin de 50 000 emprisonnés.
-
[BD] Itô Noé - Anarchiste et féministe japonaise [02]
27 février 2022, par MLT, OLTLa surveillance permanente de la police les contraints régulièrement à déménager, autant pour des raisons financières que politiques.
Le 24 avril 1921 Itô Noé est conseillère pour la fondation de « Société de la Vague Rouge », la Sekirankai, première association socialiste de femmes japonaises.
Sekirankai défile lors des réunions politiques du 1er mai 1921. Les militantes sont arrêtées. L’article 5 de la loi public interdit aux femmes d’être présentes aux manifestations politiques.
Elles participent en octobre à la propagande socialiste vers l’armée. L’organisation est dissoute par le gouvernement en décembre, huit mois après sa création.
Le 1er septembre 1923 le séisme de Kanto dans l’île de Honshu dévaste Tokyo et Yokohama. 141 720 morts seront dénombrés. Malgré la déclaration de la Loi Martiale, la panique et le chaos causent la propagation de rumeurs insensées. En ville des milices populaires tuent les résidents coréens, chinois ou les Japonais identifiés à tort comme Coréens.
Les polices militaires et civiles Kenpeitaï , Tokkeitai exécutent sommairement des militants communistes, socialistes et anarchistes, pour « pensées dangereuses ».
« L’incident d’Amakasu » eut lieu le 16 septembre 1923. Itô Noé, Ôsugi Saké et son neveu de six ans sont battus à mort, jetés dans un puits par le groupe Kenpeitaï du lieutenant Amakasu.
Ces meurtres à l’encontre d’anarchistes reconnus et d’un enfant émeuvent et mettent en colère les citoyens japonais.
Condamné à dix ans de prison Masahiko Amakasu n’effectuera que trois ans de sa peine.