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Mort d’Erich Mühsam, le 10 juillet 1934, au camp de concentration d’Oranienburg

mercredi 10 juillet 2024, par Anarlivres, OLT (CC by-nc-sa)

Né le 6 avril 1878 à Berlin, dans une famille de pharmaciens juifs, Erich Mühsam est renvoyé à 17 ans du lycée de Lübeck pour « menées socialistes ». Dès lors, il écrit pour des journaux satiriques et fréquente la bohème artistique. Il se lie d’amitié avec Gustav Landauer en 1901 et se rapproche des anarchistes.

En 1909, il fonde à Munich le groupe Tat, fédéré au Sozialistische Bund, animé par Landauer ; puis crée en 1911 son premier journal, Kain, où il exprime son pacifisme anarchiste. Pourtant, lorsque la guerre éclate, il suit la vague patriotique. Se reprenant, il tente dès 1916 de rassembler les résistants à la guerre, mais il est expulsé par le gouvernement de Bavière et placé en résidence surveillée dans une ville de province.

A la chute de la monarchie, en novembre 1918, il revient à Munich et s’engage dans le processus révolutionnaire qui aboutit, le 7 avril 1919, à la proclamation de la République des conseils de Bavière. Mühsam, Landauer, Toller, Marut en sont les principaux dirigeants, mais ils sont évincés par les communistes une semaine plus tard. Mühsam est arrêté le 13 avril et, après la victoire de la réaction, condamné à quinze ans de prison. En décembre 1924, il est finalement amnistié.

Il s’installe alors à Berlin et adhère à l’Union anarchiste allemande. De 1926 à 1931, il fait paraître la revue Fanal qui aborde tout autant l’actualité, les questions théoriques que l’art et la littérature. Soucieux d’utiliser d’autres moyens de propagande, il s’exprime aussi à la radio dès la fin des années 20. Pressentant les dangers du fascisme, il préconise vainement un front commun des antifascistes et demeure en Allemagne.

Arrêté par les nazis le 28 février 1933 (au lendemain de l’incendie du Reichstag), il est envoyé au camp de concentration d’Oranienburg où il sera torturé et assassiné le 10 juillet 1934. Pour faire croire à un suicide, ses bourreaux le pendront dans les latrines.