Né le 6 février 1872 à Milan, il est engagé comme apprenti typographe à Côme et Mendrisio. Il part à Bellinzona dans le Tessin suisse. Louis Bertoni participe à la révolution tessinoise de 1890 qui renverse le gouvernement régional pour adopter une Constitution démocratique.
A Genève, il devient rédacteur de Vita Nova de 1890 à 1892.
C’est dans ces années qu’il rencontre les groupes anarchistes genevois.
Avec Carlo Frigerio et Emile Held, il publie en 1899 l’Almanacco socialista-anarchico. Il s’ensuivra un procès pour infraction à la loi de 1894 contre l’anarchisme dont il sortira acquitté.
Bertoni publie en juillet 1900 Le Réveil anarchiste - Il Risveglio anarchico. L’édition est bilingue français-italien, mais les publications sont différentes. Ce journal devient un organe important de l’anarchisme international.
Un article paru en 1902 (apologie de régicide) provoquera une crise entre la Suisse et l’Italie, connue sous le nom d’affaire Silvestrelli. Il sera plusieurs fois condamné par la justice suisse.
Prônant l’entrée des anarchistes dans les syndicats, Bertoni participe à la création de la Fédération romande des unions ouvrières de 1905.
Il est opposé à l’Union sacrée de 1914 et organise des conférences contre la guerre de 1914 à 1915.
Le congrès de Saint-Imier de 1922 commémorant le cinquantenaire de la Fédération jurassienne et la conférence de Bienne renouvelant le pacte de Saint-Imier contre tous les exploiteurs et dominateurs
sont organisés par Bertoni.
Dans Il Risvelglio et dans ses conférences il poursuit sa lutte antifasciste.
Il se rend à Barcelone en 1936, prend la parole lors d’une conférence et rencontre des compagnons italiens sur le front de Huesca [1].
Le Réveil est interdit en 1940. Jusqu’en 1946 il éditera clandestinement près de cent cinquante brochures. Cet infatigable propagandiste s’est éteint à Genève le 19 janvier 1947.