Accueil > PARTAGE NOIR - Brochures > Portraits > Jean Grave (1854-1939) > Jean Grave (1854-1939) [08]

Jean Grave (1854-1939) [08]

dimanche 9 février 2020, par Victor Méric - Flax (Domaine public)

Le procès terminé, Jean Grave alla purger sa condamnation à deux ans de prison recueillie pour son livre : la Société mourante et l’anarchie. Pendant ce temps, l’apaisement se fit. Les anarchistes continuèrent leur propagande. A sa sortie, Grave reprit la Révolte qu’il baptisa les Temps Nouveaux.

Depuis, il a publié nombre de volumes de sociologie qui peuvent compter parmi les meilleurs bouquins de vulgarisation et où l’on sent l’influence de Kropotkine. Ces livres s’appellent l’Individu et la Société ; la Société future ; l’Anarchie, son but et ses moyens ; la Société au lendemain de la Révolution, etc. Grave a publié également des romans : Malfaiteurs, les Aventures de Nono, la Grande Famille, etc. En quoi il a eu tort. Il peut être un excellent vulgarisateur. Il fait un mauvais littérateur.

Depuis sa sortie de Clairvaux, Jean Grave dirige les Temps Nouveaux qui est un peu comme la Revue des Deux-Mondes, du milieu anarchiste. Il a édité un nombre élevé de brochures de propagande qui, lancées dans la circulation, n’ont pas peu contribué à former des adhérents à l’idée anarchiste. Ajoutons que, malgré sa tenue un peu sévère, le journal de Grave compte parmi les plus intéressants. Il a su obtenir la collaboration d’écrivains tels que Chaughi, Charles-Albert, André Girard, Pierrot, sans parler de Kropotkine, le vieux militant révolutionnaire.

Pour terminer, il nous faut parler du rôle de Jean Grave, durant l’Affaire Dreyfus. On sait que cette affaire provoqua des scissions et même de rudes batailles parmi les anarchistes. Au début Grave se tint à l’écart. Il n’avait pas confiance. Il entra dans la bagarre le jour où il comprit tout le mal qu’on pouvait faire au militarisme et à la raison d’État. Mais il y entra tout de même, sans enthousiasme, et s’il consentit à manifester à Longchamps pour le gouvernement républicain, ce fut à regret et sans trop s’engager...

*