Le 1er mars 1919, un soulèvement pacifique, qui dura près de 3 mois, est sauvagement réprimé en Corée par les Japonais qui occupent le pays depuis 1910. Le bilan est dramatique : 7 500 morts, 16 000 blessés, pas loin de 50 000 emprisonnés.
Les nationalistes coréens se radicalisent. Certains, influencés par les étudiants coréens séjournant au Japon, se tournent vers l’anarchisme. De fait, les anarchistes seront très influents, surtout grâce au journal Sin Shengwhal (vie nouvelle), première revue socialiste du pays dominée par les idées de Kropotkine. Ils créeront plusieurs organisations, en Corée mais aussi au Japon, où l’influence d’Osugi Sakae a été très forte, et en Chine où se développera notamment la Fédération anarchiste coréenne en Chine. En 1927, la FACC, en collaboration avec les anarchistes du Japon, de Chine, de Formose, des Philippines et du Vietnam organiseront la Fédération anarchiste d’Orient qui publiera Dongbang japji (Orient).
Sin Chai Ho publie fin 1922 Euiyul Dan (le manifeste de la société des braves). Ce manifeste, typiquement anarchiste, va jouer un grand rôle dans la compréhension des idées libertaires. Malgré tout, l’anarchisme coréen sera régulièrement traversé par des résurgences nationalistes.