Pendant le troisième congrès de l’Internationale communiste, des délégués français et espagnols pressèrent Trotsky de laisser sortir les socialistes révolutionnaires et anarchistes de prison. L’entrevue eut lieu le 23 juillet 1921 à Moscou. Trotsky expliqua : Tous les anarchistes sont des canailles et des criminels. Aucun de ceux qui se trouvent en prison ne peut être remis en liberté.
Comme le délégué français Gaston Leval demandait des preuves, Trotsky répliqua : Qui êtes-vous Leval ? Je ne vous connais pas et n’ai pas de comptes à vous rendre
. Trotsky saisit le délégué espagnol Arlandis, qui se réclamait du communisme mais était aussi un syndicaliste, par le revers de son veston et l’apostropha : Je n’ai, en tant que commissaire du peuple, aucune explication à vous donner. Ma parole doit vous suffire. Les délégués au congrès de l’Internationale syndicale n’ont pas le droit de réclamer la liberté de ces bandits contre-révolutionnaires. Ici, en Russie, nous sommes responsables de nos actes et nous agissons dans l’intérêt de la Révolution, dont la force est avec nous
[1]. Naturellement, les syndicalistes espagnols ne se rallièrent pas à l’Internationale syndicale rouge.
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[07] Augustin Souchy - 1920 : Russie soviétique, la Révolution dégénérée
vendredi 17 avril 2020, par (CC by-nc-sa)
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[1] J’ai publié un article sur cet entretien avec Trotsky, qui me fut rapporté par les délégués immédiatement après leur retour de Moscou en août 1921, dans Der Syndicalist.