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Tierra y libertad ! (1908)

mercredi 25 septembre 2019, par Partage Noir (CC by-nc-sa)

1908

  • Janvier, Manuel Sarabia est arrêté et Revolución supprimé.
  • Février, le « Manifeste au peuple améri­cain » est publié par plusieurs journaux socialistes et dans Mother Earth d’Emma Goldman.
  • Le 17 février, Díaz, dans une interview à un journaliste américain, James Creelmann, promet de se retirer en 1910 à la fin de son mandat présidentiel. Celui-ci déclare éga­lement qu’il ferait bon accueil à un parti d’opposition.
  • 1er mai, parution du premier numéro de Libertad y Trabajo à Los Angeles.Il succède à Revolución, avec Fernando Polamarez et Juan Olivares (vétérans res­pectivement des grèves de Cananea et de Rio Blanco) qui en sont les éditeurs.
  • Le 8 mai, Manuel Sarabia est extradé en Arizona.
  • Le 30 mai, Díaz décide de se présenter pour une réélection.
  • Juin, de Lara est libéré de prison par absence de preuve.
  • Le 13 juin, dans une lettre à Enrique et Práxedis, Ricardo (toujours emprisonné) exprime son idéal anarchiste pour la pre­mière fois. Mais il écrit aussi : Si nous nous étions appelés anarchistes depuis le début, pas un, ou au mieux quelques-uns, ne nous auraient entendu. Sans nous appeler anarchistes, nous avons nourri l’esprit des gens de pensées de haine contre la classe possédante et la caste gouvernementale.
  • Le 18 juin, les maisons des membres du parti libéral sont investies à Casas Grandes (Chihuahua) après que le groupe ait été infiltré par un informateur. De nombreux documents et lettres importants sont trouvés.
  • Le 23 juin, la maison de Prisciliano G. Silva, à El Paso (Texas), est investie par les Texas Rangers. Ils saisissent 3 000 cartouches et d’importants documents, dont une lettre écrite par Ricardo à Enrique et transmise hors de la prison de Los Angeles par la compagne de Ricardo, María Talavera Broussé. Cette lettre donnait des détails sur les individus et les groupes qui devaient commencer une insurrection contre Díaz au Mexique.
  • Le 24 et le 25 juin, un groupe libéral prend Viesca (Coahuila). Après avoir tenu la ville pendant une journée, ils sont forcés de se retirer à cause de l’hostilité des habitants (comme ce groupe avait traversé la frontière depuis le Texas, les gens les prenaient pour des bandits et non pour de « vrais révolutionnaires »).
  • Le 26 juin, 40 libéraux dirigés par Encarnación Díaz Guerra, Benjamin Canales et Jésus M. Rangel (et comprenant Lázaro Alanís) attaquent le village frontalier de Las Vacas (Coahuila). Après un combat sanglant contre la garnison locale (100 hommes), les libéraux prennent la ville mais décident de se retirer à cause des lourdes pertes (dont Benjamin Canales). La retraite est dirigée par Jésus M. Rangel. Un groupe de libéraux attaque la ville de Matamoros (Tamaupilae), mais il est forcé de se retirer par l’armée.
  • Le 30 juin et le 1er juillet, Práxedis, Enrique et José Inès Salazar dirigent un petit groupe de libéraux qui attaque Palomas (Chihuahua). Après un combat acharné, ils sont obligés de se replier.
  • Juillet, à partir de ce moment la presse et les organisations de la gauche radicale nord-américaine prennent la défense des libéraux emprisonnés. Des articles sur les libéraux et la situation au Mexique mettant en évidence la connivence entre les autori­tés nord-américaines et mexicaines appa­raissent dans Appeal to Reason, The New York Call et The Borner. Les socialistes nord-américains qui s’investirent le plus dans la propagande de solidarité et soutin­rent le Parti libéral mexicain sont Eugene V. Debs, Frances et Primrose Noël, John Murray, James Roche, John Kenneth et Ethel Duffy Turner.
    Une insurrection libérale est écrasée à Janos (Chihuahua) quand la garnison locale est renforcée. Mexicali (Basse-Californie, Mexique) est attaquée par un petit groupe libéral qui se déplace dans l’intérieur du pays. Des indiens Yaquis, dirigés par Fernando Polomarez, se soulèvent dans le Somora, mais Polomarez est arrêté peu après. A Orizaba (État de Veracruz), les groupes libéraux sont infiltrés par des informateurs, de nombreux membres sont arrêtés avant qu’ils aient pu commencer leur insurrection.

    A la demande du gouvernement mexicain, Ricardo, Librado et Villarreal sont mis au secret dans la prison du comté de Los Angeles.

  • Le 9 août, Jésus M. Rangel, qui dirige un groupe de guérilleros, tend une embus­cade à une colonne de soldats fédéraux dans la Sierra del Burro (État de Coahuila), 20 soldats sont tués.
  • Le 5 septembre, Hilario C. Salas et Cándido Donato Padua, avec 3 autres camarades commencent à regrouper les révolutionnaires libéraux dans l’État de Veracruz en diffusant un manifeste repre­nant les objectifs du Parti libéral mexicain. Pendant que Padua demeure à Veracruz, Hilario C. Salas commence à étendre la propagande du Parti libéral mexicain dans les États d’Oaxaca, de Puebla et de Tlaxcala. Après l’attaque de Palomas (Chihuahua), Enrique et Práxedis retournent aux États-Unis et continuent leurs activités de propagande depuis la frontière. Práxedis garde contact avec les groupes de Vera­cruz par courrier.
  • Le 14 septembre, Antonio de P. Araujo est arrêté à waco (Texas) et son journal, Reforma, Libertad y Justicia est supprimé. Araujo est finalement condamné à 2 ans et demi de prison pour violation des lois de neutralité (il ne sera libéré qu’en avril 1911).
    John Kenneth Turner et Gutiérrez de Lara commencent un voyage à travers le Mexique, l’histoire de ce voyage et de ce que découvre Turner est publié dans une sérié d’articles pour The American Magazine, ceux-ci seront par la suite édités en livre sous le titre de Barbarous Mexico. Ce livre décrit les conditions d’esclavage dans les plantations, le massacre des indiens Yaquis et l’élimination systématique des opposants, ainsi que les liens entre la dictature, les États-Unis et l’Europe.
  • Octobre, 300 libéraux franchissent la frontière mexicaine près de Eagle Pass (Texas) et attaquent Jiménez (Coahuila). Cette attaque est repoussée par une force fédérale de 800 soldats. Prisciliano G. Silva est arrêté à El Paso (Texas) sur ordre direct du chef de la police de Ciudad Juérez.

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