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Sur les traces de l’anarchisme au Québec - 3. Une tendance diffuse (1910-1920)

dimanche 12 novembre 2023, par Michel Nestor (CC by-nc-sa)

A l’opposé des courants politiques sociaux-démocrates ou marxistes-léninistes, les idées anarchistes ont complètement été ignorées par les historiens québécois. Pourtant, cette tradition révolutionnaire a traversé le vingtième siècle et demeure à ce jour l’une des plus dynamiques qui soit. Dans le troisième d’une série d’articles, nous essaierons de mieux faire connaître certains moments, certains groupes qui ont permis aux idées et à la pratique révolutionnaire anarchiste et libertaire de prendre racine au Québec entre 1910 et 1920.

L’avant-guerre

Avant que n’éclate le premier conflit mondial, le mouvement révolutionnaire au Québec est largement dominé par le Parti Socialiste du Canada. Le principal porte­-parole de ce groupe, le sténographe Albert Saint-Martin, est un marxiste anti-autoritaire bien connu du grand public. Ses idées se rap­prochent à l’occasion des thèses libertaires, tout comme certaines des revendications du PSC, comme en témoigne le programme du parti en 1911 : 1. Abolir la propriété privée des moyens de se procurer la nourriture, les vêtements et le logement. 2. Rendre propriétés collectives le sol, les chemins de fer, les services publics, les usines, les mines et les inventions. 3. Assurer la gestion et l’organi­sation démocratique de l’industrie par le peu­ple, pour le peuple. 4. Produire les nécessités de la vie pour leur usage plutôt que pour le profit. 5. Voir à ce que chacun possède le droit de travailler et de gagner sa vie. 6. Voir à ce que personne, à l’exception des enfants et des malades, ne puissent vivre aux dépends des autres [1]. Si les pratiques quo­tidiennes du PSC s’éloignent très souvent de l’anarchisme, celles de Saint-Martin sont net­tement plus originales. En 1910, Saint­-Martin fait partie d’un groupe qui décide d’a­cheter des terres agricoles au Lac des Écorces, non loin de Mont-Laurier. Avec quelques immigrants français, il s’y établira pendant la guerre, fondant un « milieu libre » en pleine campagne québécoise sous la forme d’une ferme collective autogérée.

Émile Armand

Au même moment, quelques cercles lib­ertaires sont actifs à Montréal. L’un d’eux est en lien avec l’anarchiste individualiste français Émile Armand, l’éditeur de la revue l’En Dehors. Dans leur correspondance, datée de 1914, voici comment ils décrivent Saint­-Martin et leurs rapports avec lui : A Montréal, nous sommes un demi-quarteron d’Européens encore un peu fougueux et idéalistes, nous nous chamaillons avec les socialos d’ici. Leur chef est un canadien du nom de Saint-Martin, sténographe à la cour. C’est un homme actif et courageux qui a conquis le droit à la parole sur les places et fait beaucoup de propagande. Mais il est obtus sur bien des questions. C’est un causeur à la canadienne des plus amusants, se mettant ou étant à la portée de la mentalité d’ici. Pas de question intellectuelle, tout est réduit à la tyrannie économique [2].

Les « questions intellectuelles » dont parle l’auteur de cette lettre semblent occuper une place centrale dans les activités des lib­ertaires montréalais. En 1910, le journal catholique intégriste La Vérité signale la fon­dation un an plus tôt du cercle de libre pen­sée Alpha Omega, formé écrit-il, de social­istes à allures d’anarchistes, de révolution­naires et de toute une bande de sectaires enragés. Il a été créé le 5 février 1909 par des membres de la loge l’Emancipation. Sa bibliothèque, qui sera enrichie au fil des ans, contient bon nombre de livres d’auteurs libertaires. Outre Élisée Reclus, on retrouve des œuvres d’Octave Mirbeau, Jean-Marie Guyau et Jean Richepin. Plusieurs des membres du cercle s’expriment dans les pages d’un hebdo­madaire montréalais, le journal Le Pays. Semaine après semaine, ses pages débordent de critiques à l’égard du clergé et des élites qui soutiennent son emprise sur la popula­tion. Le Pays prend publiquement la défense de Francisco Ferrer, le pédagogue anarchiste espagnol fusillé par les forces réactionnaires à l’issue d’une insurrection avortée à Barcelone.

Deux ans plus tard, suite à une cabale montée par l’église contre ses membres, le cercle Alpha Omega est officiellement dissous. En fait, cette disparition est de courte durée ; la même année, on assiste à la création de l’Institut du Canada. Celui-ci a pour objectif l’avancement de la libre pensée, de l’humanise radical et de la solidarité humaine par la diffusion d’idées rationalistes et égalitaires. Dans le contexte québécois, celles-ci ont un contenu assez radical ! Toutefois, ni le cercle Alpha Omega, ni l’Institut du Canada ne for­ment des groupes spécifiquement anar­chistes : on retrouve en leur sein plusieurs tendances politiques assez contradictoires, souvent plus libérales que libertaires.

Des anarchistes suivent à la même époque une trajectoire similaire. Dans la communauté juive, le système éducatif est entièrement contrôlé par un courant politique qui progressivement arrive à marginaliser tous les autres : les travaillistes-sionistes du Poale Zion. L’enseignement transmis n’est donc pas exempt de contenu religieux. Insatisfaits, des anarchistes décident de créer une école alternative. Ainsi va naître la première « Ratsyonale Shul » ou école ratio­naliste à Montréal. Entièrement laïc, ce projet d’éducation populaire fonctionnera comme une école du dimanche et accueillera plusieurs dizaines d’enfants de la communauté juive [3].

Un plaidoyer anti­capitaliste

Les idées anarchistes s’expriment de nombreuses autres façons. Le 9 novem­bre 1913, paraît à Montréal une brochure de propagande socialiste intitulée Cherté de la vie et problèmes économiques et sociaux. Elle est signée par « Jean Valjean II ». Sur 43 pages, l’auteur critique avec beaucoup de lucidité le système capitaliste et la morale chrétienne en s’appuyant sur de nombreux concepts développés par des auteurs anarchistes, notamment Kropotkine. Le texte, qui se ter­mine par un véritable réquisitoire contre les illusions réformistes, libérales et catholiques, peut être considéré à juste titre comme le plus ancien texte libertaire francophone disponible à ce jour au Québec :

L’impuissance du capitalisme apparaît tous les jours avec plus d’évidence. Pour le maintenir debout on a essayé tous les systèmes d’administration, de banques d’assur­ances, d’arbitrage, toutes les formes d’associ­ations, ouvrières, patronales, de secours, de protection, tous les tarifs douaniers ; l’Angleterre a eu le libre-échange absolu, les États-Unis, la protection à outrance, avec des résultats identiques : richesse excessive, pauvreté et misère ; Léon XIII, il y a plus de vingt ans, dans Rerum Novarum, a offert son remède au monde : la pratique des vertus chrétiennes, la charité et la prière ; les vol­umes de lois, de statuts et de règlements se succèdent sans fin, réprimant, prohibant, punissant, favorisant tantôt une classe, un groupe, une région, tantôt un autre : on étaie ici, on replâtre là, on bouche des trous et on ouvre des issues ; on abandonne une idée et on la reprend ; on change de gouvernements, d’hommes, de politique ; mais, en dépit de tous ces laborieux efforts, le conflit s’ac­centue, les haines s’amoncellent, la guerre entre le capital et le travail est permanente, l’exploitation de l’homme par l’homme est plus intense et plus féroce ; la cruauté, la
barbarie et la stupidité de notre système économique éclatent avec plus de force [...]. N’est-il pas assez clair aujourd’hui que cet édifice est bâti sur une mauvaise base, et que tous les replâtrages et les badigeonnages qu’on lui fait subir ne peu­vent arrêter le travail de destruction qui se fait au fond ? Le principe fondamen­tal de notre système est le profit et l’exploitation ; c’est un principe d’égoïsme, de haine et de mort. Il faut lui substituer le principe de la coopération et de l’entr’aide, principe fécond et bienfaisant, qui est la cause et la source de tout ce qui arrive de bien et de bon dans le monde. [4]

Guerre à la guerre

Dans sa brochure, Jean Valjean II s’at­taque également aux guerres impérialistes et au sacro-saint patriotisme qui envoie les tra­vailleurs au front pour défendre les intérêts des capitalistes de leurs pays respectifs. Toutes les guerres, écrit-il, ne sont que le meurtre et le brigandage organisés sur une grande échelle [5]. L’année suivante, la pre­mière guerre mondiale éclate en Europe : le Canada participera activement à cette effroyable boucherie en envoy­ant plus de 400 000 hommes sur les champs de batailles. 60 000 d’entre eux mourront pendant ce conflit. La propa­gande militaire canadienne frappera toutefois un mur au Québec. Les fran­cophones, dans leur immense majorité, s’opposent farouche­ment à l’enrôlement obligatoire dans les forces armées. A l’occasion, leur colère s’ex­prime avec violence, créant un climat de ten­sion particulièrement intense aux quatre coins de la province. A Montréal, en 1917, des dynamiteros font sauter la résidence d’un farouche partisan de la conscription tandis qu’à travers le Québec, des manifestations anti-impérialistes ponctuent les dernières années de la guerre.

Défilé anti-conscription au square Victoria, Montréal (Québec, Canada).

A la fin mars 1918, la ville de Québec est secouée par une violente émeute qui oppose pendant quatre jours et trois nuits des milliers d’anticonscriptionnistes aux autorités civiles, religieuses et militaires. Suite à l’ar­restation par la police d’un jeune conscrit (Joseph Mercier), des manifestants brûlent les bureaux de la Royal Canadian Mounted Police et de deux journaux pro-enrôlement. Après une nuit « orageuse », les émeutiers investissent les bureau d’inscription mili­taire et brûlent les documents qu’ils trouvent sur place. Malgré l’arrivée d’un bataillon venu de Toronto, la population n’en démord pas, préférant s’armer pour faire face à la cav­alerie qui charge sur elle. C’est à grand ren­fort de mitrailleuses que se réglera le soulèvement populaire, faisant 4 morts, 75 blessés (dont 35 militaires) et une soixan­taine d’arrestations. Au total, plus de 1 200 soldats prirent part à la contre-insurrection, faisant de cette opération militaire la troisième plus importante sur le sol québé­cois après la crise d’Oka et celle d’Octobre 70.

Alexandre Bussières, Joseph-Édouard Tremblay, Honoré Bergeron et Georges Demeule sont les quatre victimes de l’émeute du Printemps 1918 à Québec

Un syndicalisme de combat

L’après-guerre est marquée par une rad­icalisation croissante des revendications de la classe ouvrière partout au Canada. La crise de la conscription, que nous venons d’évoquer, a con­tribué à discréditer non seule­ment le gouverne­ment canadien, mais également les directions syn­dicales empêtrées dans leurs propres contradictions face à la guerre. Cette insatisfac­tion mènera des milliers de travailleurs à remettre en cause les fondements mêmes du système capitaliste et du syndicalisme d’affaire pratiqué notamment par le Conseil des Métiers et du Travail du Canada (CMTC). La révolution d’octobre en Russie donne de l’espoir à des milliers de travailleurs québécois et canadiens. De plus en plus de militantes et de militants songent à la création d’une organisation syndicale plus combative regroupant tous les travailleurs sur une base industrielle. Ce désir est d’autant plus urgent que le gouvernement canadien interdit, le 30 septembre 1918, 17 organisations syndicales et politiques, au nombre desquelles figure l’IWW (Industrial Workers of the World, le plus important syndicat révolutionnaire), la « Russian Workers Union » (syndicat anarchiste regroupant 10 000 ouvriers au Canada et aux États-Unis) et tout autre groupe se présentant comme « anarchiste » ou « socialiste ». Cette vague de répression intervient au moment même où deux contingents de soldats canadiens débarquent en Russie pour venir en aide aux forces contre-révolutionnaires. La lutte contre le poison bolchévique et anarchiste est bel et bien devenue une priorité nationale !

Toutes ces mesures ne parviennent pas à freiner l’élan du mouvement ouvrier révolutionnaire. Réunis à Calgary les 13 et 14 mars 1919, plusieurs centaines de délégués décident de tenir un référendum pan-canadien pour créer une nouvelle organisation syndicale : la One Big Union (OBU). Le préambule de l’organisation est cependant adopté par les personnes pré sentes. Il ressemble à s’y méprendre à celui de l’IWW, bien qu’il s’agisse d’organisations distinctes et parfois concurrentes sur le terrain. Tout comme l’IWW, l’OBU inscrit dans sa constitution le caractère permanent de la lutte des classes et son intention de renverser le système capitaliste à travers la réappropriation des moyens de production par la classe ouvrière.

Grève générale de Winnipeg, le 21 juin 1919.

Le 1er mai 1919, la manifestation commémorant la fête internationale des travailleurs est un franc succès à Montréal. Parmi les 5 000 manifestants (dont plus de 2000 sans-emplois), on voit apparaître de nombreuses pancartes réclamant « Une seule union ». Deux semaines plus tard, l’un des plus importants conflits politiques de la décennie éclate à Winnipeg. Une grève générale secoue la capitale manitobaine du 15 mai au 1er juillet, Pendant six semaines, les travailleurs prennent littéralement le contrôle de la ville, de l’approvisionnement en nourriture jusqu’à la sécurité publique. Si l’OBU n’est pas à l’origine de ce gigantesque débrayage, ses militants l’ont fermement appuyé pendant toute sa durée.

Gendarmerie royale du Nord-Ouest à Winnipeg lors de la grève générale de 1919, peu de temps avant qu’elle ne tire sur la foule

La grève générale de Winnipeg a des échos au Québec, entraînant une vague de débrayages spontanés de 1919 à 1920. A Montréal, de mai à juillet 1919, 22 000 travailleurs firent la grève, essentiellement dans l’industrie lourde et les chantiers navals. Les directions syndicales sont dépassées par leur base, les travailleurs formant des Comités de grève autonomes pour diriger la lutte. Deux syndicats affiliés au Conseil des Métiers et du Travail du Canada, le syndicat des machinistes et celui des ingénieurs, vont même jusqu’à proposer la tenue d’une grève générale en solidarité avec les insurgés de Winnipeg. Seuls les ouvriers de la Canadian Vickers emboîteront le pas. Malgré l’échec de cette stratégie, les deux syndicats inviteront à Montré al le leader ouvrier manitobain R.J. Johns lors d’un grand rassemblement à la fin du mois de mai. La direction canadienne et américaine des unions internationales est inquiète de tout ce "désordre" ; elle y voit le signe de "comportements anarchiques qui risquent de compromettre l’existence même du syndicalisme" [6].

Images d’actualités de la grève générale de Winnipeg de 1919

Malgré l’échec de la grève de Winnipeg et un certain nombre de défaites à Montréal, l’OBU réussit une modeste percée au Québec dans certains secteurs d’activité industrielle (tanneries, transports, bois d’œuvre, etc.).

Au cours de l’été 1919, un conseil industriel de l’OBU est créé à Montréal malgré les efforts du tout-puissant Conseil des Métiers et du Travail de Montréal (trade-unioniste) et du Parti Ouvrier (travailliste) pour contre-carrer ses efforts. Bien qu’affiliée au CMTC, l’Union des machinistes, représentée par le wobblie [7]]] Jack Kerrigan, participera tout de même à ses activités. En 1920, l’OBU compte deux sections à Montréal, la « General Workers Unit of Montreal » et la « Metal Trades Unit », regroupant chacune plus de cinq cents membres. Ses principaux bastions se situent dans les usines du Canadien National et dans les shops Angus, où les ouvriers votent en masse pour l’adhésion à la One Big Union.

L’OBU publie également un journal d’agitation bilingue (Le Travailleur/The Worker) destiné principalement aux travailleurs forestiers du Québec et de l’Ontario. Le contenu du bulletin bihebdomadaire de « l’Union industrielle des campeurs et des producteurs de bois de la Grande Union » nous permet de voir l’étendue du travail d’éducation syndicale et politique réalisé par l’OBU. Des rapports sur l’insalubrité des camps de travail côtoient les nouvelles venant de Russie et les appels à la révolution sociale ou à l’unité ouvrière : Il faut (...) que les travailleurs de l’Amérique préparent immé diatement leur propre affranchissement. Par quels moyens ? En se groupant dans l’union industrielle, basée sur la lutte de classe. Il faut bien se pénétrer de l’idée qu’il existe une lutte à mort entre le capital et le travail. On n’associe pas le loup et l’agneau, l’exploiteur et l’exploité, le voleur et le volé. L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes et d’eux seuls. Les ouvriers ne doivent jamais oublier cela [8] .

Mis à part ces quelques faits d’armes, les activités de l’OBU au Québec n’auront pas le succès escompté. Peu à peu, les syndicats de métiers reprennent le terrain perdu et l’OBU perd pied au Québec. Néanmoins, l’organisation revendique au mois de janvier 1920 près de 50 000 membres à travers le Canada, le plus haut niveau de toute son histoire.

Conclusion

Comme nous venons de le voir, les idées anarchistes ont connu un développement plutôt erratique par rapport à la période 1900-1910. Entre les libre-penseurs du Cercle Alpha Oméga et les lutte-de-classistes de la One Big Union, il existe un fossé difficile a combler. La révolution d’octobre accentuera la division entre les idées anarchistes et les révolutionnaires actifs au sein du mouvement ouvrier. Nombreux seront les syndicalistes révolutionnaires à rejoindre les rangs des partis communistes. Ainsi, bon nombre de militants anarcho-communistes, membres de la Russian Workers Union, feront partie de la première mouture du Parti Communiste canadien, créé en 1919. Proches des conseillistes alle­mands et hollandais, les membres du « Provisional Council of Workers and Soldiers Deputies » (le nom d’emprunt du Parti Communiste) seront pourchassés par le gouvernement canadien avant d’être condamnés par les tenants de l’orthodoxie léniniste [9].

D’autres anarchistes refuseront de franchir le pont. Celles et ceux qui res­teront « fidèles » à l’esprit libertaire se retrouvent majoritairement dans le courant anarchiste-individualiste. Ces derniers se préoccuperont davantage de la lutte anticléricale que des conflits entre les classes sociales, comme nous le verrons dans les prochains numéros. Heureusement, quelques transfuges québécois du Parti Communiste (pensons à Albert Saint­-Martin) et des anarchistes de passage à Montréal (la militante Emma Goldman et la syndicaliste Rose Pessota) donneront un sec­ond souffle aux idées socialistes libertaires.


 



[1Larivière, Claude, Albert Saint-Martin, mili­tant d’avant-garde (1865-1947), Éditions coopératives Albert Saint-Martin, Laval, 1979, p. 108.

[2Lettre de Émile Toupin à Émile Armand, Montréal, 1914. Source : Institut français d’his­toire sociale.

[3À ce sujet, voir : Belkin, Simon, 1999 (1956). Le mouvement ouvrier juif au Canada, 1904-1920, Éditions du Septentrion, Sillery, 388 p.

[4Groupe de chercheurs de l’Université du Québec à Montréal sur l’histoire des travailleurs québécois, L’action politique des ouvriers québé­cois (fin du XIXe siècle à 1919), Presses de l’Université du Québec, Montréal, 1976, pp. 125-134.

[5Ibid

[6Rouillard, Jacques, Histoire du syndicalisme québécois, Éditions du Boréal, Montréal, 1989, pp. 142-147.

[7[[Surnom donné aux membres de l’IWW

[8Anonyme,« La lutte sociale », Le Travailleur­-The Worker, 1er juin 1920, Montréal

[9À ce sujet, voir : Angus, lan, « Canadian Bolshevicks », Vanguard Publications, Montréal, 1981, 404 p.