Accueil > PARTAGE NOIR - Brochures > France > Leclerc - L’Ami du Peuple > L’Ami du Peuple n°7, 4 août 1793 : « Aux femmes révolutionnaires »

L’Ami du Peuple n°7, 4 août 1793 : « Aux femmes révolutionnaires »

mardi 18 juin 2019, par Partage Noir (CC by-nc-sa)

(Après avoir affirmé qu’on devait rien attendre du pouvoir, Leclerc appelle à l’action directe. Pour cela, il compte sur les femmes révolutionnaires. Cet article n’est pas irréaliste quand on sait qu’elles jouèrent un rôle important dans les insurrections de 1789-1795)

C’est surtout à vous à en donner l’éveil, républicaines révolutionnaires, femmes généreuses et vraiment au-dessus de tout éloge, par le courage et l’énergie que vous avez développés (...). Votre sexe, doué d’une plus grande sensibilité que le nôtre, sen­tira plus vivement les malheurs de la patrie et votre tendre sollicitude pour le sort de vos maris, de vas frères, de vos enfants, vous fera adopter cet infaillible moyen de salut public (...).

Inaccessibles aux suggestions étrangères, comme il n’y a chez vous ni places à donner ou à recevoir, un vil intérêt n’a pas étouffé dans vos âmes les sentiments de la nature ; votre esprit est le sien, et croyez-moi, il vaut bien les phrases académiques de tous vos hommes érudits. Allez par votre exemple et vos dis­cours réveiller l’énergie républicaine et ranimer le patriotisme dans les cœurs attiédis ! C’est à vous qu’il appartient de sonner le tocsin de la liberté ! Les moments sont pressants, le péril extrême. Vous avez mérité la priorité, volez ! La gloire vous attend !

Discours public - août 1793

(Claire Lacombe répond à cet appel en attaquant les députés à son club. Nous la citons pour souligner le parallèle.)

Il doit voir avec indignation, ce peuple, que des hommes s’en­graissent de son sang tandis qu’il périt de misère. Nous ne cro­yons plus à la vertu de ces hommes qui ne se sont couverts du manteau du patriotisme que pour se livrer impunément à l’injustice et au brigandage. Voulez-vous que nous croyions que les nobles n’ont pas de défenseurs parmi vous ? Destituez-les de toutes les places qu’ils occupent.

Claire Lacombe