May Picqueray - 85 ans d’anarchie

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Comme elle l’écrit dans son livre, May découvre l’anarchie en même temps que l’amour. Son compagnon, Dragui, jeune étudiant en médecine, l’initie aux lectures des classiques de l’anarchisme. Les écrits et les conférences de Sébastien Faure l’enthousiasment. Mais c’est une bagarre pendant une conférence qui la décide définitivement. Elle rejoint le groupe anar des XIII^e et V^e arrondissements.

En 1921, elle fait connaissance de Louis Lecoin, c’est une rencontre décisive pour May. A partir de ce moment, elle va consacrer l’essentiel de son temps à faire la guerre à la guerre, enfin une partie… une autre sera de la consacrer au syndicalisme. En 1921, pour appeler l’attention de l’opinion publique sur l’affaire Sacco et Vanzetti, May envoie un joli paquet à l’ambassade des États-Unis. A l’intérieur une grenade défensive : elle explosera sans provoquer de dégâts humains mais les (…)

En fin d’année 1922, elle accompagne Lucien Chevalier, secrétaire fédéral de la Fédération des Métaux au Congrès international syndical de Moscou. Dans leur poche, un mandat d’opposition à l’adhésion de la CGT à la III^e Internationale syndicale. Avant de partir, Emma Goldman et Sacha Berkman lui ont signalé le cas de deux anars croupissant aux îles Solovetsky (Senya Flehine et Mollie Steimer). Elle obtiendra leur libération malgré son comportement sans équivoque devant les dignitaires du (…)

Le 11 janvier 1924, dans un meeting à La Grange-aux-Belles, May est présente quand les « Blochos » tirent sur les anars. Les communistes n’assassinent pas les camarades seulement en Russie… deux bon copains sont tués : Clot et Poncet.
Ensuite, on retrouve May séjournant à Saint-Tropez, à l’époque un « petit village où il faisait bon vivre, en toute simplicité ». Là, elle retrouve Sacha Berkman et Emma Goldman. Elle aide Emma à dactylographier ses mémoires. De nouveau, un séjour en prison (…)

May est restée jusqu’à la fin de sa vie sur la brèche, jamais fatiguée de la militance. Sa dernière contribution au mouvement sera l’animation du journal Le Réfractaire, le titre en hommage à Jules Vallès, « Social, Libertaire et Pacifiste ». Pacifiste, May l’était sans doute mais comme son copain Lecoin pas nécessairement sur des positions non-violentes. Beaucoup d’entre nous se souviennent l’avoir rencontré avec son Réfractaire au Larzac, à Plogoff ou ailleurs et même à Malville. Pour ceux (…)

Je crois avoir, pendant ces longues années (qui m’ont paru si courtes), été fidèle à mon idéal, à mes amis, à Louis Lecoin. Que les jeunes (et je pense particulièrement à ceux, nombreux, qui m’ont manifesté leur sympathie, leur amitié, leur estime) reprennent le flambeau, qu’ils s’instruisent, ne ménagent pas leur peine. Si les événements évoluent (et malheureusement, ils n’évoluent pas en bien !), la philosophie anarchiste est toujours d’actualité. Elle est réalisable et c’est la plus belle (…)