Cette précaution prise, ils pénètrent dans les dortoirs où les officiers, environ deux mille, reposaient confiants en la garde. Froidement, les libérateurs du peuple esclave se mirent à la besogne et tous ces exploiteurs à la solde du fascisme payèrent de leur sang les vies des camarades tombés par centaines la journée précédente, devant les canons et les mitrailleuses dans les rues de la ville. Ce récit nous glace d’abord, mais comment ne pas admirer autant de courage et de sang-froid ?
Le 1er septembre 1936, nous arrivons à Port-Bou, première station espagnole. Des hommes sont là de garde et l’on est un peu émotionné en pénétrant dans ce pays complètement étranger pour nous. Notre cœur se serre à la pensée que l’on peut être refoulés. Cet émoi, heureusement, est vite passé, en voyant les visages accueillants des douaniers espagnols. On avance avec courage, nos valises à la main, au-devant de ces hommes en armes.