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Conseils de Bavière (1919) : Bibliographie commentée

dimanche 26 mai 2019, par Partage Noir (CC by-nc-sa)

1. Ouvrages généraux

Comme nous l’avons déjà dit, il n’existe pas d’étude véritable en français. Les lecteurs germanophones peuvent se reporter au livre de Gerhard Schmolze : Revolution und Räterepublik in München 1918-1919, Allemagne, Ed. Deutscher Taschenbuch, 1978, qui recense les ouvrages en allemand sur le sujet (mais il mérite une actualisation). On peut consulter en français de nombreux manuels mais ils se limitent à quelques lignes, par exemple celui d’A. Wahl : L’Allemagne de 1918 à 1945, Paris, 1993, p. 19. Pour une étude générale sur la Révolution allemande, on peut se reporter aux ouvrages de Gilbert Badia : Le Spartakisme, (Paris, 1967) et Les Spartakistes, Paris, 1966 (textes d’époque), ainsi qu’à celui de Pierre Broué : Révolution en Allemagne, Paris, 1971 mais ces auteurs mentionnent peu les conseils de Bavière ou alors en termes peu flatteurs... Le livre de Sébastien Haffner : Allemagne, 1918, une révolution trahie, Bruxelles, 2001, paru en allemand en 1979, est bien plus intéressant pour les pistes et les réflexions qu’il peut contenir. Son livre a été utilisé par Jean-Paul Musigny, parmi d’autres, pour réaliser un bel album iconographique : La Révolution mise à mort par ses célébrateurs même, le mouvement des conseils en Allemagne, Paris, 2001.

2. Souvenirs et témoignages

Quant à l’ouvrage d’Erich Mühsam : La république des conseils de Bavière (Quimperlé, 1999), paru depuis peu (son vrai titre étant Von Eisner bis Léviné), il permet enfin au lecteur français d’avoir accès aux souvenirs de l’anarchiste sur cette période bien que ce témoignage soit assez discutable car écrit presque sur le moment (1920) et adressé à Lénine. C’est un document très précieux cependant qui permet de comprendre les motivations de certains anarchistes. Nous avons conservé dans notre texte notre propre traduction de certains extraits tout en renvoyant le lecteur à celle de cet ouvrage récent.

A défaut d’études, les souvenirs des membres de la République sont assez nombreux en français. Le livre de Rosa Meyer-Léviné : Vie et mort d’un révolutionnaire (Paris, 1980) donne le point de vue (très subjectif !) de la veuve du leader communiste. Elle cite de nombreux discours et articles de Léviné dans son récit. Le principal intérêt du livre se trouve dans la préface et les notes de Lionel Richard qui présente bien l’historiographie des conseils de Bavière même s’il s’intéresse surtout aux débats universitaires.

Le récit d’Ernst Toller, Une jeunesse en Allemagne (Lausanne, 1974) est très différent, plutôt sentimental mais riche en détails événementiels. On peut compléter ce panorama par les mémoires de Gustav Regler, Le glaive et le fourreau, (Paris, 1960) qui n’a pas compris grand-chose aux événements de Munich mais nous donne quelques descriptions anecdotiques et par l’article d’A. Turel : « De Spartacus à la Commune de Munich » , (revue Témoins, n°18-19, automne-hiver 1957-1958) plutôt méprisant pour les militants des Conseils.

3. Etudes sur des révolutionnaires

Nous citerons la petite brochure de Roland Lewin : Erich Mühsam, Paris, 1968, qui fit découvrir la personnalité de Mühsam en France ainsi qu’un recueil de textes avec une préface plus détaillée Erich Mühsam (1878-1934), parue aux Editions Partage noir, 1987, s.l.. Sur Mühsam en français, citons aussi les articles de Françoise Müller : « Erich Mühsam, un écrivain libertaire contre le fascisme » in Nazisme et antinazisme dans la littérature et l’art allemands, ouvrage collectif, Lille, 1986, pp. 145-157 et « Le groupe Tat : essai d’éducation populaire par des artistes et écrivains de Munich » in Education populaire : objectif d’hier et d’aujourd’hui, Lille, 1987, pp. 131-138.

Ulrich Linse s’est intéressé aux dernières années de Landauer : Gustav Landauer und die Revolutionszeit, 1918-1919, Allemagne, (Ex-RFA), Ed. Karin Kramer, 1974. Sur la pensée de Landauer, les lecteurs peuvent se reporter à Martin Buber : Utopie et socialisme, Paris, 1977, une bonne introduction en français avant de tenter de lire l’ouvrage de G. Landauer : La Révolution, Paris, 1974, d’un abord difficile et de plus, mal traduit, dont une nouvelle édition est parue depuis aux Editions Sulliver...

En revanche, on trouvera de nombreuses informations dans le livre de Ret Marut (B. Traven) : Dans l’État le plus libre du monde, Paris, 1994. Ce recueil d’articles de l’écrivain couvre la période des conseils. On y trouvera aussi une chronologie et des photographies. La revue Itinéraire a publié un dossier sur Rudolf Rocker (n°4, décembre 1988) qui couvre en fait une partie de l’histoire du mouvement anarchiste allemand.

La biographie d’Ernst Toller par René Eichenlaub : Ernst Toller et l’expressionnisme politique, Paris, 1980 est placée sous les auspices d’Emmanuel Mounier !

Enfin, sur la pensée de Kurt Eisner, on peut se référer à Kurt Eisner : Sozialismus als Aktion, Allemagne, Ed. Suhrkamp, 1975.